« Rien ne justifie le harcèlement : ni la création, ni la transgression, ni les impératifs de production, ni les difficultés personnelles. » Au procès d’anciens cadres d’Ubisoft, le procureur du tribunal correctionnel de Bobigny a requis, jeudi 5 juin, des peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement avec sursis contre les trois prévenus. Ces derniers sont jugés pour « harcèlement moral et sexuel ». La réquisition la plus lourde a été prononcée contre Thomas François, ancien vice-président du service éditorial, aussi visé par une plainte pour une tentative d’agression sexuelle.
« Je comprends bien que tout ça est inacceptable aujourd’hui, mais, à l’époque, je ne me posais pas la question », avait tenté de justifier Thomas François, dit « Tommy », se cachant souvent derrière la « culture geek ». Aux trois ex-cadres, qui ont oscillé dans leurs déclarations entre l’amnésie et le « quiproquo », précisant pour leur défense « que les temps ne sont plus les mêmes », le procureur a répondu, jeudi soir : « #MeToo n’est pas un changement de paradigme ou un abaissement soudain du seuil de tolérance. C’est une libération de la parole. » Avant d’ajouter : « Il n’est pas question de faits qui n’étaient pas répréhensibles à l’époque et qui le sont soudainement devenus, mais de faits qui sont jusque-là tus et qui ne le sont plus. »
Il vous reste 81.91% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.