Il faut s’habituer au vacarme de la conifieuse, une immense machine qui vient étirer et affiner les tuyaux d’aluminium qui deviendront les lampadaires des routes américaines et canadiennes : l’usine d’Alu MC3, dans la banlieue est de Montréal, tourne à plein régime. Et pour cause, il a fallu accélérer la production à destination des Etats-Unis avant l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains. Le président américain, Donald Trump, après avoir menacé d’imposer une surtaxe de 50 % à l’aluminium canadien, est finalement revenu, mardi 11 mars dans l’après-midi, à sa menace initiale, de 25 %, qui entre en vigueur mercredi 12 mars.
Les exportations d’Alu MC3 vers le voisin du Sud représentent le quart de son chiffre d’affaires : ce coup de massue tarifaire est suffisant pour la faire chanceler. La disparition des clients américains crée un manque à gagner prévu de 2 millions de dollars canadiens (1,3 million d’euros) pour 2025.
« On est épuisés. On essaie de se débattre pour sauver les meubles, confie Robert Bélanger, directeur général de l’entreprise. On est frappés à deux niveaux. Le coût de la matière première a augmenté dès l’élection de Trump [début novembre 2024], qui avait annoncé la couleur sur les droits de douane pendant sa campagne. Et notre aluminium, produit au Québec, est transformé aux Etats-Unis avant de revenir chez nous, il se voit donc imposer ces tarifs. Ces tubes d’aluminium vont nous coûter bien plus cher. »
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