Pour fêter le Commonwealth Day, lundi 10 mars, le roi Charles III devait proposer une première playlist, sélectionnée par ses soins, sur le service de musique Apple Music. De Bob Marley à Kylie Minogue, en passant par Grace Jones, le monarque britannique veut célébrer des airs qui « nous font voyager ». Charles III est dans son élément : il utilise l’habituel soft power de la famille royale, symbolique et cérémoniel. Comme sa mère, Elizabeth II (1926-2022) avant lui, le roi est très attaché à maintenir le lien entre les 56 membres du Commonwealth, un club très disparate d’ex-colonies du Royaume-Uni.
Mais, depuis que Donald Trump s’applique à détruire l’ordre libéral occidental hérité de l’après-guerre, en lâchant l’Ukraine ou en affichant ses ambitions territoriales sur Groenland et le Canada, le gouvernement travailliste de Keir Starmer assigne à Charles III des missions bien plus sérieuses et risquées. Downing Street et le Foreign Office le considèrent, à juste titre, comme leur carte maîtresse pour éviter des droits de douane punitifs sur les exportations britanniques aux Etats-Unis ou pour préserver la « relation spéciale » si chère aux diplomates et dirigeants britanniques. L’invitation officielle du monarque à une deuxième visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni a compté pour une large part dans le succès de la première entrevue de M. Starmer à la Maison Blanche, le 27 février.
Il vous reste 77.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.