Après la décision du premier ministre britannique, Keir Starmer, de réduire drastiquement le budget de l’aide internationale pour financer une hausse inédite des dépenses de défense, la secrétaire d’Etat au développement international britannique, Anneliese Dodds, a annoncé sa démission, vendredi 28 février.
« Ces coupes vont priver des personnes désespérées d’accès à la nourriture et aux soins », a-t-elle déploré dans sa lettre adressée à Keir Starmer. La hausse des dépenses de défense à 2,5 % du PIB en 2027 a été annoncée mardi par le premier ministre travailliste, deux jours avant sa rencontre à Washington avec le président américain, Donald Trump.
« Il ne fait aucun doute que l’ordre mondial d’après-guerre s’est effondré » et « je pense que nous devons en conséquence augmenter les dépenses de défense », a reconnu Anneliese Dodds dans sa lettre postée sur X. Mais à la place d’une discussion collective, « il a été décidé que ce budget » de l’aide au développement, qui va passer de 0,5 % à 0,3 % du revenu national brut d’ici à 2027, « absorbe la totalité du fardeau », a-t-elle regretté.
« Décision difficile et douloureuse »
Cette décision a été critiquée au Royaume-Uni, jusqu’au sein du Parti travailliste, ainsi que par de nombreuses ONG, qui y ont vu un parallèle avec les mesures prises aux Etats-Unis par l’administration Trump à l’égard de l’Usaid. « La décision que j’ai prise (…) était une décision difficile et douloureuse et je ne l’ai pas prise à la légère », s’est défendu Keir Starmer dans sa lettre de réponse adressée à Anneliese Dodds, publiée par Downing Street.
« Nous ferons tous notre possible pour (…) reconstruire nos moyens d’action en termes de développement », a-t-il ajouté, rendant hommage au travail accompli par sa désormais ex-secrétaire d’Etat.
Mardi, il avait promis que le Royaume-Uni continuerait de « jouer un rôle humanitaire » au Soudan, en Ukraine et dans la bande de Gaza et de soutenir l’effort mondial face au réchauffement climatique. « Il sera impossible de maintenir ces priorités étant donné l’ampleur des coupes », a cependant jugé Anneliese Dodds dans sa lettre.
Cette fonte budgétaire risque également d’entraîner « le retrait du Royaume-Uni de nombreux pays d’Afrique, des Caraïbes et des Balkans occidentaux, à un moment où la Russie accroît de manière agressive sa présence mondiale », s’est inquiétée celle qui a été présidente du Labour.
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Anneliese Dodds, également secrétaire d’Etat chargée des femmes et de l’égalité, est le quatrième membre du gouvernement de Keir Starmer à démissionner ou à être congédié depuis l’élection du travailliste en juillet.