Au moment de s’inscrire pour son bachelor, Oli Sturdy s’est rapidement décidé pour l’université du Kent, au Royaume-Uni. « Son département d’anthropologie était l’un des meilleurs du pays, relate le jeune homme de 22 ans. Il avait développé une expertise dans le domaine de l’anthropologie biologique et abritait le seul master d’Europe en ethnobotanique. » Il rejoint l’institution, dans la cité médiévale de Canterbury, dans le sud de l’Angleterre, à l’automne 2022.
Mais, au moment de choisir ses modules, l’étudiant se rend compte qu’une partie d’entre eux ont disparu. Lorsqu’il débute sa deuxième année, en 2023, il y en a encore moins. En mars 2024, il apprend que son département va être supprimé. « Je pourrai terminer mes études, mais l’université a cessé d’accepter de nouveaux étudiants », raconte-t-il. Désormais en dernière année, Oli Sturdy n’a plus que deux modules à disposition, contre une quinzaine en temps normal, et le département compte seulement deux enseignants.
Début 2024, l’université du Kent a supprimé six départements, citant des « défis financiers ». Durant l’année 2022-2023, elle a perdu 12 millions de livres sterling (14 millions d’euros), un déficit qui devrait se creuser en 2023-2024 pour atteindre 31 millions de livres, selon les derniers comptes. Outre l’anthropologie, l’institution cessera d’enseigner l’histoire de l’art, la philosophie et les études religieuses, le journalisme, la musique et l’assistance sociale.
Il vous reste 84.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.