Quatre militants du mouvement écologiste Just Stop Oil ont été condamnés, mardi 27 mai, à des peines allant de dix-huit mois à trente mois de prison ferme par la justice britannique pour avoir projeté de perturber l’aéroport de Manchester en août 2024. Indigo Rumbelow, 31 ans, a reçu la plus lourde peine, soit trente mois de prison. Daniel Knorr, 23 ans, a été condamné à vingt-quatre mois d’emprisonnement tandis que des peines de dix-huit mois de prison ont été prononcées à l’encontre de Margaret Reid, 54 ans, et Ella Ward, 22 ans, a annoncé le parquet.
Tous avaient été reconnus coupables de « complot en vue de causer un trouble à l’ordre public » par le tribunal de Manchester, en février 2024. Ils avaient été arrêtés dans la nuit du 5 août alors qu’ils se rendaient à l’aéroport de Manchester pour prendre part à une action baptisée « Oil Kills » (« le pétrole tue »), organisée dans plusieurs pays.
L’objectif était de perturber le trafic aérien de cet aéroport, l’un des plus importants du Royaume-Uni. Trois militants ont reconnu qu’ils avaient l’intention de se coller aux pistes. « Il s’agissait d’une attaque ciblée, en plein été, contre l’un des aéroports les plus fréquentés du pays », destinée à « provoquer de graves perturbations pour les voyages de dizaines de milliers de personnes », a commenté la procureure Nicola Wells.
3 300 arrestations en trois ans
L’un des militants condamnés, Daniel Knorr, a déploré que « le monde continue de foncer vers l’enfer comme un somnambule », en référence au réchauffement climatique, selon un communiqué de Just Stop Oil.
L’organisation a annoncé en mars l’arrêt de ses actions chocs, des blocages d’autoroute aux jets de soupe dans les musées, et qui lui ont attiré les foudres des gouvernements britanniques depuis 2022. Le groupe a expliqué avoir pris cette décision après l’engagement de l’exécutif travailliste à cesser tout nouveau projet pétrolier ou gazier au Royaume-Uni.
« Au cours de nos trois ans d’histoire, les militants de Just Stop Oil ont été arrêtés 3 300 fois et emprisonnés 180 fois pour avoir enfreint des lois rédigées par l’industrie des combustibles fossiles », affirme l’organisation. Selon elle, les quatre condamnations de mardi porteront à sept le nombre de personnes emprisonnées pour avoir pris part à ses actions.