Un voile noir va nimber la 55e édition du Salon international de l’aéronautique et de l’Espace, qui se tient du 16 au 22 juin sur l’aérodrome du Bourget (Seine-Saint-Denis). Une manifestation endeuillée par le crash, jeudi 12 juin, à Ahmedabad d’un Boeing 787 d’Air India qui transportait 242 passagers et membres d’équipage. Sans attendre, le patron du groupe américain a décidé d’annuler sa venue. « Stephanie [Pope, responsable de l’aviation commerciale] et moi avons annulé nos projets d’assister [au Salon] pour rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête », a indiqué le directeur général, Kelly Ortberg, dans un message envoyé dans la nuit de jeudi à vendredi à ses équipes.
Les avionneurs et motoristes pourraient, quelques jours seulement après la catastrophe aérienne, décider de modérer ou même de reporter leurs communiqués triomphants habituellement publiés lors de chaque commande. Car de nombreux contrats sont espérés lors de ce deuxième salon post-Covid. Notamment chez Airbus. Air Asia serait en cours de finaliser une commande d’une centaine d’Airbus dont un grand nombre d’A220, selon l’AFP, citant des sources industrielles. Un contrat qui ferait entrer pour la première fois le petit moyen-courrier dans la flotte de la compagnie malaisienne.
Toujours pour la famille A220, Airbus pourrait également finaliser la vente de vingt exemplaires à Royal Air Maroc. Même chose avec la compagnie à bas prix vietnamienne Vietjet, en discussion pour une commande 100 appareils de la famille A320, a indiqué mercredi l’agence Bloomberg. Selon cette dernière, Airbus négocie avec la Chine une importante commande d’avions (200 à 500 appareils), mais celle-ci pourrait être annoncée en juillet lors de la visite à Pékin de plusieurs dirigeants européens
Le salon et ses 2 400 exposants doit illustrer la montée en puissance des pays qui veulent s’imposer comme des hubs puissants du transport aérien dans les prochaines années. Au Moyen-Orient, par exemple, l’Arabie saoudite a l’objectif de tripler son trafic aérien pour atteindre 330 millions de passagers d’ici à 2030. Les compagnies saoudiennes veulent venir concurrencer Emirates et Qatar Airways, les deux leaders de la région. Pour y parvenir, Riyad puise presque sans compter dans ses revenus pétroliers. En moins de deux ans, l’Arabie saoudite a commandé près de 370 appareils. Au Bourget, la nouvelle compagnie Riyadh Air ainsi que le loueur Avilease pourraient poursuivre leurs emplettes, notamment de gros-porteurs.
Il vous reste 57.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.