L’expression « à train de sénateur » semble perdre de son lustre. Depuis plusieurs semaines, la majorité sénatoriale de droite et du centre fait preuve d’un activisme législatif intense, multipliant les propositions de loi, notamment sur des sujets régaliens. Jeudi 20 février, les sénateurs votaient un texte visant à interdire le mariage des personnes étrangères en situation irrégulière ; le 18 février, une proposition interdisant le voile dans les compétitions sportives ; le 4 février, c’était celle sur la lutte contre le narcotrafic. Et ce n’est que le début : arrivent, le 18 mars, un texte créant une condition de durée de résidence pour le versement de certaines prestations sociales et un autre visant à faciliter le maintien en rétention des personnes présentant de forts risques de récidive. Ce ne sont là que des extraits.
« C’est lunaire ! », lâche, les yeux écarquillés, le sénateur communiste de Paris Ian Brossat en faisant défiler sur son téléphone le programme des prochaines semaines. Il remarque cependant que ce phénomène n’est pas entièrement nouveau dans une chambre réputée pour son conservatisme. Sinon que Les Républicains (LR) siègent désormais au gouvernement. Défendant un « soutien vigilant », Mathieu Darnaud (Ardèche), le président du groupe LR du Sénat, avait annoncé la couleur face au premier ministre, François Bayrou, lors de sa déclaration de politique générale, le 15 janvier : pas de hausse d’impôts, appui aux agriculteurs, protection des collectivités locales et accent « sur le régalien ».
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