Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a lancé, mercredi 28 mai, près de Dakar, une concertation nationale visant à réformer le système politique, et à « consolider la démocratie » dans le pays, dans un contexte de tension entre le pouvoir et l’opposition.
Cette rencontre, qui se tient également en présence du premier ministre, Ousmane Sonko, a lieu dans la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar. Elle a été boycottée par quelques partis de l’opposition, dont celui de l’ex-président Macky Sall (2012-2024), qui accuse le pouvoir de s’en prendre à ses responsables.
Le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024 à la tête du Sénégal, et son Premier ministre ont promis de faire rendre des comptes aux anciens dirigeants qu’ils accusent d’agissements coupables dans la gestion des affaires, à commencer par l’ex-président Macky Sall.
Depuis, de nombreuses poursuites judiciaires ont été lancées contre des dignitaires de l’ancien régime. Cinq ex-ministres ont récemment été inculpés par la Haute Cour de justice, seule juridiction habilitée à juger les anciens ministres et présidents pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions, pour des malversations présumées. Trois d’entre eux – dont Amadou Mansour Faye, le beau-frère de M. Sall – ont été incarcérés. Les deux autres ont bénéficié d’une liberté conditionnelle.
« Parvenir à des consensus forts »
Néanmoins, la majorité de l’opposition a pris part, mercredi 28 mai, à la cérémonie d’ouverture de la concertation, dans un centre de conférence, à Diamniadio. Ces assises, présentées comme la cinquième édition du « Dialogue national » initié par Macky Sall, regroupent également des membres de la société civile, des syndicats, des experts et des universitaires. Elles doivent se poursuivre jusqu’à la remise, au président Faye, le 4 juin, des conclusions issues des concertations.
Plusieurs thématiques, comme la « rationalisation » des partis politiques, le « statut » de l’opposition, la révision du système de parrainage nécessaire pour être candidat à la présidentielle, et la transformation du Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, y seront débattues.
Cette concertation nationale vise à « parvenir à des consensus forts pour renforcer durablement la démocratie sénégalaise, et garantir pleinement l’exercice des droits et libertés fondamentaux », selon un dossier de presse transmis par le gouvernement.
La rencontre s’inscrit également « dans une volonté affirmée de consolidation démocratique, et vise à prévenir durablement les conflits récurrents qui ont marqué l’histoire récente du pays », peut-on encore lire dans le document. Des dizaines de personnes – en majorité des jeunes tués par balles – sont mortes lors des troubles politiques qui ont secoué le pays entre 2021 et 2024.