Pour vous rendre au palais présidentiel, prenez l’avenue Georges-Pompidou, laissez sur votre droite la rue de Reims, dépassez les rues Carnot, Félix-Faure, Jules-Ferry, puis tournez à gauche et vous êtes arrivés, pourrait guider une application GPS. Le conducteur ne se trouverait alors pas à Paris… mais à Dakar.
Dans le quartier du Plateau, si l’on se fie aux noms des rues, l’histoire s’est figée. Soixante-cinq ans après l’indépendance du Sénégal, le centre politique et administratif de la capitale demeure quadrillé de noms issus de la colonisation. Administrateurs et gouverneurs coloniaux, capitaines de frégate, mais aussi écrivains ou médecins français couvrent de leurs noms 60 % de ce bout de presqu’île, selon une étude parue en 2019.
Mais plus pour longtemps. Après avoir exigé le départ des soldats français encore présents sur le sol sénégalais, le président Bassirou Diomaye Faye a appelé mi-décembre à débaptiser certaines rues pour les renommer en l’honneur de « héros nationaux ». Il a chargé son premier ministre, Ousmane Sonko, de créer un Conseil national de la mémoire et de la gestion du patrimoine historique.
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