Un militaire a été blessé et un autre est « porté disparu » depuis mercredi 16 avril, lorsqu’un détachement de l’armée sénégalaise a été « pris à partie par un groupe armé » lors d’une « opération » en Casamance (sud), a affirmé jeudi l’armée dans un communiqué. Selon plusieurs médias locaux, des hommes armés non identifiés ont attaqué dans la nuit de lundi à mardi plusieurs boutiques dans le village de Djinaki, emportant avec eux une importante somme d’argent et plusieurs téléphones portables.
« Suite aux exactions commises dans la localité de Djinaki par des individus armés », un détachement de l’armée a « lancé une vaste opération dans le secteur pour traquer les assaillants », indique la Direction des relations publiques des armées (Dirpa). « Au cours des actions de ratissage, un détachement militaire a été pris à partie par un groupe armé dans le secteur de Mongone » mercredi, poursuit le communiqué. Selon la Dirpa, un militaire a été blessé dans cet « accrochage » et un autre est « porté disparu » depuis. « Tous les moyens nécessaires sont mis en œuvre pour retrouver le militaire disparu », ajoute le communiqué : « Les opérations se poursuivent dans la zone en vue de sécuriser les populations et leurs biens. »
La Casamance, séparée de la majeure partie du reste du territoire sénégalais par la Gambie, est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique depuis que des indépendantistes y ont pris le maquis avec un armement rudimentaire après la répression d’une marche du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) en décembre 1982. Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à petit feu. Ces dernières années, les autorités sénégalaises ont entrepris de réinstaller les déplacés après avoir annoncé la destruction de plusieurs bases rebelles, notamment à la frontière avec la Guinée-Bissau.
Fin février, les autorités sénégalaises et la rébellion indépendantiste ont signé à Bissau un « accord important » visant une paix définitive dans cette région. Ces pourparlers étaient les premiers rendus publics entre les indépendantistes et les nouvelles autorités, élues en mars 2024. Le dernier accord annoncé auparavant avait été conclu en août 2022 à Bissau entre l’Etat sénégalais et un chef militaire rebelle, César Atoute Badiate, en fuite et condamné à la prison à vie pour assassinat et insurrection armée après avoir été jugé par contumace.