Au moins 158 personnes sont mortes du choléra depuis la fin du mois de mai dans l’Etat du Darfour-Sud, dans le sud-ouest du Soudan, ont déclaré, samedi 23 août, les autorités sanitaires locales, alors que le pays est déjà ravagé par la guerre et la famine.
Médecins sans frontières (MSF) alertait à la mi-août sur « la pire épidémie de choléra que le pays ait connue depuis des années ». Le ministère de la santé de l’Etat du Darfour-Sud a annoncé dans un communiqué samedi « une augmentation des cas de choléra, avec 2 880 cas enregistrés dont 158 décès depuis l’apparition du premier cas de la maladie » à la fin mai. Selon le communiqué, 42 nouveaux cas de choléra et deux décès ont été recensés vendredi.
Cette maladie diarrhéique, transmise par l’eau et la nourriture contaminées, peut tuer en quelques heures sans traitement. Elle peut être soignée par une simple réhydratation orale, mais la guerre, qui oppose depuis avril 2023 l’armée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a fragilisé le système de santé, rendant ces traitements souvent inaccessibles.
Environ 100 000 cas depuis l’été 2024
Depuis l’été 2024, environ 100 000 cas de choléra ont été recensés au Soudan, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus de 2 400 décès ont été enregistrés sur la même période, d’après l’Unicef.
La situation est particulièrement critique au Darfour, où les populations sont confrontées, outre la guerre, à un manque d’eau potable, d’hygiène et de soins. Plus de 50 % des décès dus au choléra au Darfour ont été enregistrés au Darfour-Sud, a fait savoir l’OMS, vendredi.
La guerre au Soudan, qui a fait des dizaines de milliers de morts et déraciné des millions de personnes, a provoqué ce que l’ONU décrit comme « la pire crise humanitaire au monde ». En raison des combats, l’acheminement de l’aide humanitaire y devient presque impossible. Les Etats-Unis et plusieurs pays alliés ont appelé la semaine dernière à des « pauses humanitaires », se disant « consternés » par la dégradation de la situation.