La Compagnie nationale du Rhône (CNR) entame en ce mois de janvier un vaste programme de travaux destinés à modifier les rives et le lit du fleuve sur une dizaine de kilomètres, au sud de l’agglomération de Lyon. Nommée « Restauration écologique », cette opération prévue sur trois ans, d’un montant de 8,2 millions d’euros, a pour objectif de réactiver la biodiversité et de favoriser le retour de plusieurs espèces dans un secteur particulièrement modifié par des siècles d’activité humaine.
Ces travaux vont, notamment, consister à démanteler des ouvrages érigés à la fin du XIXe siècle. Il s’agit de digues en roche, appelées épis ou casiers « Girardon », du nom d’un ingénieur en chef de la navigation du Rhône, qui avait imaginé un système de retenues. A l’époque, avant la construction des barrages hydroélectriques, l’idée était de limiter les caprices du fleuve afin de faciliter la navigation.
Tombés en désuétude, ces casiers ont été recouverts de végétation et ont littéralement figé et rétréci le cours du fleuve. Des bras parallèles du Rhône se sont asséchés. Nommés « lônes », ces chenaux font comme des vaisseaux autour de l’artère principale du fleuve. Ils fournissent un habitat privilégié pour les insectes et les oiseaux, lesquels se sont raréfiés à mesure que l’eau baissait ou disparaissait et que des végétaux invasifs s’y installaient sans partage.
Il vous reste 66.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.