Emilie Charriot n’a pas froid aux yeux. Cette metteuse en scène franco-suisse réunit sur ses planches trois éminents comédiens : Nicolas Bouchaud, Laurent Poitrenaux et Dominique Reymond s’épanouissent dans une pièce formidable (mais redoutable) de Marguerite Duras. L’Amante anglaise est dans l’air du temps : Jacques Osinski l’a mise en scène à l’automne 2024 au Théâtre de l’Atelier, avec une distribution, là encore, de haut vol : Sandrine Bonnaire jouait Claire Lannes, une meurtrière ayant découpé sa cousine sourde-muette. Grégoire Oestermann était Pierre Lannes, le mari, et Frédéric Leidgens, l’Interrogateur, menant l’enquête auprès du couple.
Au Théâtre Vidy-Lausanne, où s’est créé le spectacle d’Emilie Charriot (actuellement repris à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Paris), Dominique Reymond est Claire, Laurent Poitrenaux, son époux et Nicolas Bouchaud, l’homme qui investigue. C’est lui qui ouvre la représentation par une interpellation du public hors-piste et hors scène. Téléphone portable à la main, il fait entendre une chanson des Stranglers, groupe britannique (explique-t-il) qu’ont inspiré le viol et l’assassinat d’une jeune femme par un étudiant japonais, acharné au point de manger le corps de sa victime.
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