L’armée américaine a annoncé, jeudi 17 avril, avoir mené des bombardements qui ont abouti à la « destruction » du « port pétrolier de Ras Issa », contrôlé par les rebelles houthistes du Yémen, contre lesquels les Etats-Unis multiplient les attaques de manière quasi quotidienne depuis un mois.
Après ces frappes revendiquées par Washington, de nouveaux raids ont visé cette infrastructure stratégique située près de Hodeida alors que les opérations de secours étaient encore en cours, selon les houthistes.
« Trente-huit ouvriers et employés ont été tués, et 102 autres, blessés, selon un bilan provisoire de l’agression américaine sur le site pétrolier de Ras Issa », a affirmé la chaîne de télévision Al-Massirah des houthistes, citant les autorités sanitaires de Hodeïdah, ville de l’ouest du pays contrôlée par les rebelles. Deux premiers bilans avaient fait état de 13 puis de 20 morts.
Toucher les « sources économiques du pouvoir des houthistes »
Sur des images diffusées tôt vendredi par la chaîne des rebelles Al-Massira, une boule de feu éclaire la zone où se trouvent des navires, tandis que d’épaisses colonnes de fumée s’élèvent au-dessus de ce qui semble être un incendie. « Les équipes de secours de la défense civile et les ambulanciers déploient tous leurs efforts pour rechercher et extraire les victimes et éteindre l’incendie », a souligné, vendredi, M. Alasbahi.
Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) avait expliqué, jeudi, que « l’objectif de ces frappes était de s’en prendre aux sources économiques du pouvoir des houthistes ».
« Les Etats-Unis ont pris [ces] mesures afin d’éliminer cette source d’hydrocarbures pour les terroristes houthistes, soutenus par l’Iran, et les priver du revenu illégal qui a financé [leurs] actions pour terroriser toute la région depuis plus de dix ans », ajoute le Centcom.
Washington, qui a désigné les houthistes comme organisation terroriste étrangère au début de mars, accuse ceux-ci de détourner et de s’approprier les revenus de ce port, sur la mer Rouge. « Ces hydrocarbures devraient être fournis de manière légitime aux habitants du Yémen », souligne le Centcom.
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Jeudi, Washington a imposé des sanctions contre une banque du Yémen et ses principaux dirigeants, en raison de son soutien jugé « essentiel » aux houthistes.
Un drone détruit par une frégate française
Les Etats-Unis cherchent à les empêcher de mener des attaques contre des navires empruntant la mer Rouge, et Donald Trump a fait, à la mi-mars, intensifier ces frappes. Les houthistes ont commencé à attaquer Israël et les navires qui lui sont liés au large du Yémen après le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre 2023, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.
Les houthistes, soutenus par l’Iran, contrôlent de vastes régions du Yémen en guerre. Ils ont accusé, mercredi, les Etats-Unis d’avoir mené plusieurs frappes aériennes contre la capitale Sanaa, où une personne a été tuée, selon eux.
Les attaques en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, ont poussé les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni. Jeudi soir, le ministre de la défense français, Sébastien Lecornu, a annoncé la « destruction par une frégate française d’un drone tiré depuis le Yémen ». « Nos armées continuent leur engagement pour garantir la libre circulation maritime », a-t-il ajouté, sur X.