Le distributeur Auchan a présenté mardi à ses représentants du personnel un projet de plan social menaçant 2389 emplois en France, via notamment la fermeture d’une dizaine de magasins.
Longtemps considéré comme l’un des acteurs les mieux-disants en terme social au sein de la grande distribution, Auchan enchaîne les mauvais exercices économiques.
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Le 20H
Le distributeur Auchan a présenté mardi à ses représentants du personnel un projet de plan social menaçant 2389 emplois en France, via notamment la fermeture d’une dizaine de magasins. Dans le détail, Auchan qui emploie environ 54.000 personnes en France, prévoit de supprimer 784 postes au sein de ses sièges et 915 postes dans des magasins.
Comme on peut le voir dans le sujet du 20H en tête de cet article, l’équipe s’est rendue ce lundi dans un centre commercial Auchan située à Villeneuve-d’Ascq, près de Lille, aucun salarié n’a accepté de répondre. Les clients, eux, sont plus loquaces et s’avouent déroutés : « C’est quand même étonnant parce que c’est une enseigne qui date et qui est ancrée dans la vie du Nord », assure une cliente dans le sujet ci-dessus.
« Derrière, ce sont des drames humains en cours »
Auchan prévoit l’arrêt de l’activité de livraison directe à domicile qui entraînerait 224 suppressions de postes ainsi que la fermeture d’une dizaine de points de vente non rentable (466 postes supprimés), dont trois hypermarchés à Clermont-Ferrand Nord (Puy-de-Dôme), Woippy (Moselle) et Bar-le-Duc (Meuse), et un supermarché, à Aurillac (Cantal). Sollicités par TF1, les responsables syndicaux ne masquaient pas leur inquiétude ce lundi, évoquant « un traumatisme pour l’entreprise » : « Derrière, ce sont des drames humains en cours », dit Gilles Martin, délégué syndical à TF1.
Un nouveau coup dur, Auchan Retail avait déjà annoncé en septembre 2020 la suppression de 1475 postes en France, après un plan de départs volontaires de plus de 500 postes en janvier de la même année. Hélas, Auchan se porte mal. Près d’un milliard d’euros de pertes depuis le début de l’année. D’où cette question : comment le groupe en est-il arrivé là ?
Une succession de mauvais exercices économiques
Longtemps considéré comme l’un des acteurs les mieux-disants en terme social au sein de la grande distribution, Auchan enchaîne les mauvais exercices économiques et sa holding Elo Groupe avait annoncé en juillet une perte nette de près d’un milliard d’euros sur les six premiers mois de 2024. Le modèle Auchan, ce sont des hypermarchés, des surfaces XXL… qui ne font plus rêver : « Pour le peu qu’on oublie un produit à l’autre bout du magasin, on peut marcher vite 10 minutes pour retrouver le produit et c’est une perte de temps », déclare un client.
Autre explication, l’inflation : « Les enseignes qui sont les plus chères souffrent beaucoup plus que les enseignes les moins chères », explique dans le sujet du 20H Yves Puget, directeur de la rédaction LSA. « Et là où ça passait, lorsqu’il y avait de la croissance économique et que la consommation était bonne, ça devient très dur pour ces enseignes qui sont mal positionnées en prix. Et c’est le cas d’Auchan notamment ». Et si les hypermarchés se faisaient auparavant la guerre entre eux, ils doivent aujourd’hui faire face à une autre concurrence féroce, celle des hard-discounters et des géants du commerce en ligne.
