Mystérieuse Marthe Robin… La légende dorée veut que cette femme originaire de la Drôme ait passé sa vie alitée dans la pénombre de la ferme familiale, incapable de se mouvoir, ne se nourrissant que d’une hostie hebdomadaire, vivant d’intenses extases mystiques chaque vendredi, le corps marqué par les stigmates du Christ. Et qu’elle ait tout de même trouvé la force, épaulée par son directeur spirituel, le père Georges Finet, de fonder, en 1936, les Foyers de charité, une institution à la destinée internationale. A l’opposé, un religieux, le moine « enquêteur » Conrad De Meester, a estimé, dans son livre La Fraude mystique de Marthe Robin (Cerf, 2020), que tout ou presque de sa vie n’avait été que « mensonge ».
Bien des essais ont été publiés dans la foulée de celui du carme belge. Parmi eux, le controversé Marthe Robin ou le secret de famille (Amazon, 2024), d’Elisabeth Chevassus. Après s’être plongée dans les écrits consacrés à la stigmatisée de Châteauneuf-de-Galaure, cette médecin généraliste émet une hypothèse osée : poussée par l’évêque de Valence, Mgr Marchand, à subir des expertises médicales pour étayer les faits surnaturels qu’elle affirmait vivre, Marthe Robin aurait mis fin à ses jours en 1981, à l’âge de 78 ans, par crainte d’être démasquée. Elisabeth Chevassus assure en outre qu’elle usait et abusait d’aspirine et de morphine pour soulager ses douleurs, et qu’un tabou familial serait à l’origine de ses troubles.
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