Un homme âgé de 19 ans a été condamné, jeudi 28 août, à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d’Orléans pour avoir placardé des autocollants à caractère islamophobe dans des rues et sur le campus universitaire de la ville.
Cette peine est assortie d’un sursis probatoire de deux ans avec exécution provisoire, mais aussi de plusieurs obligations, dont celles de soins, de travail et de l’exécution de soixante-dix heures de travail d’intérêt général. L’interdiction de porter une arme a aussi été prononcée.
Le jeune homme doit par ailleurs s’acquitter d’une amende de 200 euros et indemniser les parties civiles, parmi lesquelles figurent SOS Racisme, la Licra ou la Ligue des droits de l’homme.
L’altération de son discernement au moment des faits a été reconnue par le tribunal, contrairement aux réquisitions du ministère public, qui avait réclamé douze mois de prison avec deux ans de sursis probatoire, en raison « de la gravité des faits », accompagnés de diverses obligations.
« Provocation bête »
Le prévenu, notamment poursuivi du chef de « provocation publique à la haine, à la violence et à la discrimination en raison de la religion », a exprimé devant le tribunal certains « regrets », non sans confusion, et dit avoir agi par « provocation bête » à l’endroit des « antifas ». Interpellé le 23 mai, il a aussi reconnu, comme lors de sa garde à vue, avoir lui-même acheté et apposé ces autocollants haineux, dans la nuit du 11 au 12 mai 2025, dans différentes rues et à l’université d’Orléans.
Certains de ces stickers portaient le symbole de la « brigade Puaud », du nom d’Edgar Puaud, ancien militaire français ayant commandé la division SS Charlemagne. L’enquête a également révélé le port d’un tee-shirt floqué d’un symbole utilisé « par les organisations SS du régime nazi ».
« En posant ces stickers-là, je ne faisais pas l’apologie du nazisme, je faisais ça par provocation », a-t-il répété. « Ce sont des propos graves et illégaux, mais je pensais qu’ils seraient décollés, sans que personne ne s’en rende compte », a-t-il dit, ajoutant avoir été harcelé au collège et au lycée.
Le jeune homme a expliqué s’être fourni dans une boutique en ligne fermée depuis, qui proposait notamment des vêtements pour « nationalistes et skinheads », dont le gérant a été condamné.