Deux chercheurs chinois ont été inculpés par les autorités américaines pour avoir introduit aux Etats-Unis un champignon nocif pour les récoltes, a annoncé mardi 3 juin le ministère de la justice. Cette annonce intervient au moment où l’administration Trump durcit considérablement les conditions d’entrée des étudiants et chercheurs étrangers, en particulier chinois.
Un couple de Chinois, Yunqing Jian, 33 ans, chercheuse à l’université du Michigan, et son compagnon, Zunyong Liu, 34 ans, chercheur dans une université chinoise, sont tous deux poursuivis pour contrebande, fausses déclarations et fraude au visa, selon le ministère de la justice. Le FBI, la police fédérale, a arrêté Yunqing Jian sur la base d’allégations selon lesquelles elle aurait avec Zunyong Liu « introduit clandestinement un champignon appelé fusarium, classé par la littérature scientifique comme une potentielle arme d’agriterrorisme », précise le ministère dans un communiqué.
Ce champignon toxique est responsable de la fusariose de l’épi, qui touche « le blé, l’orge, le maïs et le riz, provoquant des milliards de dollars de pertes économiques dans le monde chaque année », selon le texte. Les toxines de ce champignon causent des vomissements et des dégâts au foie des humains et du bétail, selon la même source.
Risque de passer « des années derrière les barreaux »
La ministre de la justice, Pam Bondi, s’est félicitée dans un communiqué que l’accusée, « qui a tenté d’introduire clandestinement aux Etats-Unis une substance destructrice, encoure des années derrière les barreaux ». Selon l’accusation, Yunqing Jian a reçu un financement du gouvernement chinois pour ses recherches sur ce champignon en Chine, sur lequel travaillait également Zunyong Liu.
Ce dernier a « d’abord menti avant d’avouer avoir fait entrer en contrebande du fusarium en Amérique – par l’aéroport de Detroit – pour y poursuivre ses recherches sur ce champignon au laboratoire de l’université du Michigan où travaillait sa compagne, Mme Jiang », affirme le ministère de la justice.
Dans une autre affaire, Kseniia Petrova, chercheuse russe à l’école de médecine de Harvard, a été arrêtée en février à l’aéroport de Boston pour avoir omis de déclarer des échantillons biologiques qu’elle transportait dans ses bagages. Son visa a été révoqué et elle a été transférée dans un centre de rétention en vue de son expulsion avant d’être inculpée en mai de contrebande.