La Chambre américaine des représentants, à majorité républicaine, a approuvé de justesse, jeudi 12 juin, la révocation de plus de 9,4 milliards de dollars de fonds publics fédéraux déjà alloués, sous l’impulsion de la Maison Blanche et du DOGE (Department of Government Efficiency, ou département de l’efficacité gouvernementale), la commission fédérale chargée de faire fondre les dépenses publiques fédérales qu’Elon Musk avait été chargé de mettre en place.
Les fonds étaient destinés notamment à l’agence d’aide au développement Usaid et aux médias publics NPR et PBS.
La chambre basse du Congrès a passé le texte avec 214 voix pour et 212 contre, deux élus républicains ayant changé leur « non » initial après des discussions dans l’hémicycle avec leur chef, le speaker, Mike Johnson.
« Sous le leadership du président Trump, votre argent de contribuables n’est à présent plus gaspillé », a affirmé Mike Johnson dans un communiqué après le vote, qui intervient quelques jours après la querelle tonitruante entre Elon Musk et Donald Trump, qui a conclu l’implication de l’homme le plus riche du monde dans les affaires de l’Etat fédéral.
Le Sénat, également à majorité républicaine, doit à présent approuver à son tour la révocation de ces fonds, effectuée à la demande de la Maison Blanche.
« Désastre »
Donald Trump s’est félicité sur sa plateforme Truth Social de ce texte qui permet de « récupérer 9,4 milliards de dollars de fonds destinés à une aide étrangère gaspilleuse », avant de s’attaquer à la radio NPR et à la chaîne de télévision PBS, « hautement biaisées » selon le président républicain, et qui risquent de perdre 1,1 milliard de dollars qui leur étaient destinés. « NPR et PBS sont un désastre d’extrême gauche et à 1 000 % contre le Parti républicain », a accusé le président de 78 ans.
Il avait signé un décret début mai ordonnant de « cesser le financement » des deux médias publics, et que NPR a récemment attaqué en justice.
La Constitution américaine dispose que le Congrès possède seul le pouvoir d’allouer les fonds publics fédéraux. Le texte adopté à la Chambre des représentants vise ainsi à donner force de loi aux coupes identifiées par le DOGE et demandées par la Maison Blanche, alors que ces fonds avaient déjà été approuvés précédemment par le Congrès.
Parmi eux, 8,3 milliards de dollars étaient alloués à l’aide à l’étranger via Usaid. L’agence fut l’une des premières cibles du DOGE et a depuis été quasiment démantelée.
Des projets de santé publique mondiale, comme le programme Pepfar de lutte contre le sida (créé sous le président Bush fils), seraient également touchés avec 400 millions de dollars annulés.