L’administration Trump a annoncé, lundi 12 mai, la révocation du statut de protection temporaire (TPS) de milliers de réfugiés afghans, qui pourraient se retrouver expulsables à partir de juillet.
« Nous avons passé en revue les conditions en Afghanistan avec nos partenaires gouvernementaux et elles ne remplissent pas les critères du TPS. La situation en Afghanistan s’est améliorée sur le plan de la sécurité et la stabilisation de son économie n’empêche plus [les Afghans] de retourner dans leur pays », a assuré dans un communiqué la ministre de la sécurité intérieure, Kristi Noem.
« Cette révocation sert l’intérêt national puisque les données du ministère de la sécurité intérieure montrent que certains bénéficiaires ont fait l’objet d’enquêtes pour fraude et menaces à la sûreté publique et à la sécurité nationale », ajoute-t-elle. Cette révocation entrera en vigueur le 12 juillet, selon le ministère.
« Cette décision met fin à des protections vitales pour plus de 11 000 Afghans, dont beaucoup ont soutenu les Etats-Unis pendant deux décennies de guerre et ont fui la persécution des talibans », a déploré Shawn VanDiver, un ancien militaire américain qui dirige l’ONG #AfghanEvac, dans un communiqué.
Grave crise humanitaire
Cette révocation « n’est pas fondée sur la réalité mais sur la politique. L’Afghanistan reste sous le contrôle des talibans. Il n’y a pas de système d’asile opérationnel. Il y a toujours des assassinats, des arrestations arbitraires et des violations des droits humains, en particulier contre les femmes et les minorités ethniques », souligne-t-il.
L’Afghanistan est plongé dans une crise économique majeure depuis le retour des talibans au pouvoir, en août 2021, et subit la deuxième plus grave crise humanitaire du monde après le Soudan en guerre, selon l’Organisation des Nations unies (ONU).
Un tiers des habitants, quelque 15 millions de personnes, souffrent de la faim et un jeune Afghan sur quatre environ est sans emploi. La crise pourrait s’aggraver fortement en raison de l’annonce, en janvier, de la suspension de l’aide étrangère des Etats-Unis, jusqu’ici le plus grand pourvoyeur d’aide à Kaboul.
Le président américain, Donald Trump, a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une « invasion » des Etats-Unis par des « criminels venus de l’étranger » et communiquant abondamment sur les expulsions d’immigrés. Mais son programme d’expulsions massives a été contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice.