Après une pause de plusieurs années, l’administration Trump a annoncé qu’elle allait reprendre le recouvrement des dettes étudiantes impayées dès le mois prochain, y compris au moyen de saisies sur les salaires. « Le département de l’éducation des Etats-Unis a annoncé aujourd’hui que son bureau d’aide fédérale aux étudiants (FSA) reprendrait le recouvrement des prêts étudiants fédéraux en défaut à compter du lundi 5 mai », a fait savoir ce dernier, lundi 21 avril, dans un communiqué.
Selon le département de l’éducation, cette mesure concerne plus de 5 millions de personnes qui se trouvent en défaut de paiement. Près de 42,7 millions de personnes doivent actuellement 1 600 milliards de dollars (environ 1 390 milliards d’euros) à l’administration américaine au titre de prêts étudiants, toujours selon l’administration américaine. Le remboursement de la colossale dette étudiante, qui représente un fardeau pour de nombreux ménages, avait été mis en pause par Donald Trump en 2020, lors de son premier mandat, dans le cadre de mesures visant à soutenir les consommateurs américains en pleine pandémie de Covid-19.
Cette période d’indulgence avait ensuite été prolongée par son successeur, l’ex-président démocrate Joe Biden, qui avait tenté à plusieurs reprises d’effacer une grande partie de cette dette étudiante. Mais, en 2023, la Cour suprême majoritairement conservatrice avait retoqué une partie de ces mesures. La ministre de l’éducation, Linda McMahon, a justifié lundi la reprise des recouvrements de dettes en affirmant que l’exécutif n’avait « pas l’autorité constitutionnelle d’effacer la dette » et a dénoncé des « politiques irresponsables » de l’administration Biden.
Une mesure « cruelle »
Les personnes concernées par les recouvrements doivent recevoir une notification officielle par courrier électronique dans les deux semaines, a détaillé le ministère de l’éducation, ajoutant que des saisies sur salaires débuteraient en été. Ces recouvrements prendront aussi la forme de retenues sur certaines prestations sociales ou sur des remboursements d’impôts.
L’annonce du ministère de l’éducation a été vivement critiquée par le Student Borrower Protection Center, une organisation qui représente et défend des personnes ayant contracté des prêts étudiants. Cette mesure est « cruelle » et va « plonger des familles de travailleurs dans un chaos économique encore plus grand », a-t-elle dénoncé dans un communiqué.
Aux Etats-Unis, les études universitaires peuvent souvent coûter annuellement entre 10 000 et 70 000 dollars (environ 8 700 et 60 900 euros, respectivement), laissant certains diplômés avec une dette écrasante lorsqu’ils entrent dans la vie active.
Selon le Pew Research Center, un adulte américain sur quatre de moins de 40 ans a une dette au titre d’un prêt étudiant, son montant moyen ayant été de 20 000 à 25 000 dollars en 2023, la somme due variant en fonction du niveau d’éducation. Selon le département de l’éducation, quatre millions de personnes supplémentaires accusent des retards importants dans leurs remboursements.