DISNEY+ – À LA DEMANDE – SÉRIE
La gloire et la richesse sont venues à Noah Hawley après qu’il a implanté une idée dans un corps étranger – en l’occurrence le long-métrage Fargo (1996), des frères Coen, qu’il a utilisé comme matrice d’une série qui, depuis 2014, ressasse brillamment les angoisses et les remords américains. On ne s’étonnera donc pas de voir ce praticien virtuose du parasitisme se tourner vers le xénomorphe qui hante les cauchemars humains depuis 1979.
Voilà près d’un demi-siècle que le premier avatar de la créature d’Alien a jailli de la cage thoracique de l’officier en second Kane. Elle (c’est elle qui porte les petits de son espèce) a servi sous les ordres de Ridley Scott, James Cameron, David Fincher, Jean-Pierre Jeunet… Elle a été tour à tour le symbole de l’hubris qui conduit l’humanité à ne faire que peu de cas du reste de l’univers, la cristallisation de l’avidité des grandes corporations et l’incarnation d’une féminité dévorante. Qu’allait en faire Noah Hawley ?
Sans vouloir contrevenir aux injonctions de la maison Disney, qui voudrait que l’on en dise le moins possible de l’entrelacs de fils narratifs et de péripéties qui font de cette première saison (dont six épisodes sur huit ont été montrés) un édifice que l’on ne se lasse pas d’explorer, autant prévenir : ce xénomorphe-là, celui avec le crâne démesurément dolichocéphale, aux dents acérées et au sang corrosif n’est pas au centre d’Alien. Earth. On verra la créature, puisque ses œufs sont à bord du cargo Maginot, affrété par la multinationale Weyland-Yutani (comme le Nostromo d’antan), qui, au début du premier épisode, s’apprête à regagner la Terre après avoir collecté quelques spécimens de la faune extraterrestre.
Il vous reste 69.2% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.