Pour faire la publicité de son deuxième album, Am I The Drama ?, publié vendredi 19 septembre après sept années d’absence, la rappeuse Cardi B a donné de sa personne. A quelques jours de la sortie de ce disque très attendu, la reine du rap américain se mettait en scène dans des vidéos sur ses réseaux sociaux. Pour rappeler ses origines modestes dans le quartier dominicain de Washington Heights, à New York, elle imitait les vendeurs à la sauvette de Harlem, proposant son CD et des encens aux passants. Ou bien encore dans une rame de métro new-yorkais, elle déambulait avec une boîte en carton remplie d’exemplaires de son nouveau disque. De son vrai nom, Belcalis Almanzar, l’artiste afro-caribéenne, dont le dernier disque, en 2018, Invasion of Privacy a remporté un Grammy Award du meilleur album rap et dont chaque morceau a été certifié platine, va aller jusqu’à se servir de son procès en civil.
En Californie, fin août, une agente de sécurité l’accusait de l’avoir agressée, griffée et insultée en février 2018 et lui réclamait la coquette somme de 24 millions de dollars (20,5 millions d’euros) de dommages et intérêts. La diffusion des audiences sur la chaîne YouTube de Court TV a été une véritable chambre d’écho pour la rappeuse, qui a rappelé aux avocats de la partie civile et à tous ses fans son sens de la repartie, son don inné pour la punchline et sa passion pour les perruques, une différente chaque jour. Sur ses réseaux sociaux, elle propose dorénavant à la vente une version « Courtroom » de son album, avec une petite affiche glissée dans le vinyle : quatre photos de ses moues les plus drôles lors du procès.
Le 3 septembre, réussissant à convaincre qu’elle n’était pas l’agresseuse, Cardi B est acquittée. L’agente de sécurité l’avait filmée sans son consentement alors qu’elle entrait dans une clinique pour un examen gynécologique, enceinte de quelques semaines de son premier enfant. L’altercation entre les deux femmes avait été interrompue par le personnel de la clinique qui a témoigné en faveur de la rappeuse. A la sortie du tribunal, elle en a profité pour prévenir tous ceux qui veulent lui intenter, à l’avenir, des procès pour lui soutirer de l’argent : « Je ne ferai pas d’arrangement à l’amiable, je vous attaquerai en justice. » Puis, à un journaliste qui lui pose une question indiscrète sur sa nouvelle grossesse, elle lui jette un stylo et lui intime : « Respectez-moi ! »
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