Sous ses airs décontractés en jean et baskets blanches, Mathieu Boogaerts est un grand angoissé. Parce que le Théâtre de la Ville, à Paris, où il jouait à guichets fermés vendredi 7 mars, lui a dit que le couvre-feu de la salle était à 22 heures, il précipite la fin de son concert de deux heures, abrégeant ses discours au public : « Je m’arrête de parler, je n’ai pas le temps, il faut que j’enchaîne. » Plus tard, il nous dira regretter d’avoir cédé à la pression : « Après on m’a dit “Ah non mais tu sais, d’habitude les gens, ils dépassent”. »
Le chanteur qui fêtait là ses trente ans de carrière et la sortie de son neuvième album, Grand piano, juste avant de partir en tournée, aime se mettre en danger. Depuis deux ans, l’auteur d’Ondulé (1995) ou du récent Ma jeunesse n’a plus d’ordre établi pour jouer ses chansons. Il pioche au hasard dans ses poches des titres de son répertoire ou de son nouveau disque. Ses trois musiciens, la bassiste Elise Blanchard, le batteur Jean Thévenin, et le guitariste Vincent Mougel doivent, alors, comme lui suivre les caprices du hasard.
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