Une tronçonneuse – symbole antidépenses publiques – sur la table de réunion du cabinet, au palais présidentiel ; Javier Milei assis au centre avec sa traditionnelle pose, les pouces levés et le regard oblique ; des cadres du gouvernement l’entourant, tout sourire. La photo publiée par le gouvernement argentin, fin novembre, donne le ton du bilan du président ultralibéral, au pouvoir depuis le 10 décembre 2023, dont les premières mesures d’austérité et de dérégulation de l’économie étaient lancées il y a un an. Une thérapie de choc libéral administrée par un président éprouvant un « mépris infini pour l’Etat », comme il l’a indiqué dans une interview à l’hebdomadaire The Economist le 28 novembre, et qui ne cesse de se réjouir des premiers résultats de sa méthode forte.
Javier Milei, pourtant en minorité au Congrès, a largement tenu ses promesses. La tronçonneuse a élagué l’Etat : le nombre de ministères a été divisé par deux, 34 000 postes de fonctionnaires ont été supprimés. Prévention des maladies sexuellement transmissibles et grossesses non désirées, programmes d’agriculture familiale, plan d’accueil pour la petite enfance destiné aux familles démunies, accès à différents médicaments pour les personnes âgées, lutte contre les violences faites aux femmes… une multitude de politiques publiques ont été démantelées ou gelées.
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