Inoubliable. C’est dire. En 2015, sur le plateau du Nouveau Théâtre de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Une femme au soleil, chorégraphie de Perrine Valli d’après le tableau éponyme du peintre américain Edward Hopper (1961), plie et déplie les corps de deux femmes et de deux hommes dans un origami érotique insensé. Il fait beau, il fait chaud. L’attraction des unes et des autres se met en place dans une géométrie du désir aussi terriblement suggestive qu’impeccablement élégante. Jeux d’angles plus ou moins ouverts, diagonales des jambes croisant les parallèles des bras, des figures se dessinent et s’emboîtent, loin de tout cliché explicite et cru.
Ce spectacle solaire, qui opérait lentement, très lentement, la fusion irrésistible des lignes féminines et masculines, signait la trajectoire axée sur la sexualité de l’artiste suisse depuis 2005. « C’est vrai qu’elle occupe une place centrale dans ma recherche, ainsi que les rapports femmes-hommes à travers différentes thématiques, dont celles de la prostitution, de la séduction au Japon… », précise-t-elle.
On se souvient de la performance en duo Je pense comme une fille enlève sa robe (2009), d’après une phrase de Georges Bataille, et inspirée par les travailleuses du sexe, qui montrait une femme allongée, nue, bientôt couverte de figurines masculines en papier, sur fond d’une bande-son violemment crissante.
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