Une pièce de théâtre signée par Agatha Christie et mise en scène par Lilo Baur au Théâtre du Vieux-Colombier à Paris ? Belle idée que d’introduire La Souricière dans la maison de Molière, en y faisant surgir, pour la première fois, l’univers littéraire de la papesse du crime crapuleux. La romancière britannique (1890-1976) est ici servie par une troupe rompue à bien des registres de jeu.
Dans le rôle de la victime, des multiples suspects et de l’unique coupable, huit acteurs de la Comédie-Française costumés à l’anglaise s’essayent à l’humour pince-sans-rire, sous couvert de polar théâtralisé. Une aventure pas évidente qui demande des ajustements de rythmes et de tons pour trouver sa vitesse de croisière.
La neige tombe derrière les hautes fenêtres de l’auberge du manoir de Monkswell. Dans le salon de bois sombre chauffé au poêle, entre un lourd canapé de cuir et des fauteuils club, un couple de gérants attend ses pensionnaires tandis que du poste de radio tombe une information : un corps vient d’être retrouvé à Londres. L’assassin porterait un chapeau, un manteau noir et une écharpe blanche. C’est, faut-il le préciser, la tenue de chacun des quidams mâles présents dans les lieux. A peine démarre-t-elle que déjà cette Souricière tente d’armer le doute et de semer le trouble.
Il vous reste 61.91% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.