Les « insoumis » lui avaient promis qu’elle serait bien accueillie, ils ont tenu parole. Lucie Castets, candidate de la gauche à Matignon, n’a pas été déçue par son périple à Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme, samedi 24 août, aux Amfis, les universités d’été de La France insoumise (LFI), où le mouvement lui avait préparé un programme de rock star. Elle effectuait là son troisième bain militant de la semaine, après les journées d’été des Ecologistes, à Tours, jeudi, et les universités d’été du Parti communiste français à Montpellier, vendredi. A Tours, elle s’était même essayée pour la première fois au discours en meeting devant 2 000 à 3 000 personnes, sans encombre.
Samedi, dans la Drôme, devant une salle comble, la haut fonctionnaire de 37 ans s’est prêtée pendant une heure et demie au jeu d’un questions-réponses bienveillant concocté par ses deux alliés de LFI, l’eurodéputée Manon Aubry et le député de Haute-Garonne Hadrien Clouet, maniant l’humour, l’ironie, ou devenant sérieuse quand il s’agissait de décrire son programme. « Lucie Castets à Matignon, sinon Macron destitution », scandait la salle.
La candidate du Nouveau Front populaire (NFP) n’était toutefois que devant des audiences acquises. Vendredi matin, à l’Elysée, devant Emmanuel Macron, la partie était plus difficile. Pendant quatre-vingt-dix minutes, la postulante de Matignon a été soumise aux questions du chef de l’Etat. La présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain, décrit un échange « d’une grande qualité », notamment sur les sujets institutionnels et l’international. « Le premier face-à-face d’une cohabitation », ajoute la députée de l’Isère. Selon plusieurs participants, Lucie Castets y a pleinement endossé le costume de première ministre. Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, et son homologue des écologistes, Marine Tondelier, pensent tous les deux qu’« Emmanuel Macron a été surpris ».
« Les gens l’aiment »
Depuis qu’elle a été choisie par le NFP, le 23 juillet, Lucie Castets n’a pas chômé. Elle a annulé ses vacances et passé son été à bûcher sur le programme, sur elle-même. Samedi, il ne restait plus rien de la diction hésitante et robotique des premières interviews. « Tu vas voir, la politique, c’est violent », l’a avertie Manon Aubry, qui l’a rencontrée quand elle était chez Oxfam. « Je vais apprendre », lui a répondu la novice. « Détermination », « solidité » sont les mots qui reviennent le plus, à gauche, pour décrire Lucie Castets, parmi nombre de superlatifs.
Il vous reste 55.87% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.