- Le terme « septemcrastiner » est un nouveau concept qui illustre cette tendance à reporter les tâches importantes à la rentrée.
- Le mois de juin devient alors un sas de décompression pour prendre du recul.
- Benjamin Muller nous décrypte ce phénomène dans « Bonjour ! La Matinale TF1 ».
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Bonjour ! La Matinale TF1
On connaissait le terme « procrastiner », le fait de tout reporter à plus tard. Mais connaissez-vous le mot « septemcrastiner » ? Non ? C’est normal, c’est une invention de la journaliste Guillemette Faure. Dans Le Monde, elle écrit : « mai-juin. Les ponts, les beaux jours, Cannes, Roland-Garros, les sorties scolaires, les séminaires, les allergies… Et surgit cette phrase magique dans les copil, les rendez-vous, les mails : “On verra ça à la rentrée
.” On a besoin que tout le monde soit là. Juillet ? C’est mort ! La moitié des effectifs est en vacances. Aout ? Ben, c’est aout, tout est fermé. Donc septembre ». Vous aurez compris, septemcrastiner, c’est tout mettre en pause et reporter à la rentrée ce qu’on pourrait faire maintenant. Le décryptage de Benjamin Muller dans « Bonjour ! La Matinale TF1 ».
On verra en septembre !
Ce nouveau concept théorisé par la journaliste consiste à « décaler à après les vacances tout ce qui, potentiellement, on pourrait faire dès maintenant, voire toute réponse à une proposition
« . D’après Guillemette Faure, « la tendance à septemcrastiner s’installe subrepticement avec les premiers ponts de mai
« . Avec l’arrivée du printemps et des beaux jours, au mois d’avril, généralement, on a tendance à se lancer dans le grand ménage de printemps, on range, on fait du tri, on s’occupe des papiers… puis arrive le mois de mai. Le mois gruyère par excellence avec ses très nombreux ponts. Et à chaque pont s’envole un peu plus la motivation. Lorsqu’arrive le dernier, on n’a qu’une envie et une idée en tête : les vacances. Résultat : on reporte tout ce que l’on devait faire au mois de septembre : les rendez-vous médicaux, les inscriptions aux activités des enfants, les décisions importantes comme refuser ou accepter une proposition ou un projet. « Les prises de rendez-vous médicaux bondissent de 40% en septembre. Le pic de demande, c’est entre le 5 et le 15 septembre
« , souligne ainsi Benjamin Muller. Et parmi les autres tâches reportées, on retrouve également les questions administratives : les plateformes comme la CAF, les impôts ou encore la Sécurité sociale ou France Travail bondissent de 30% en septembre.
Juin, le sas de décompression
En clair, lorsque juin arrive, notre cerveau se met déjà en mode vacances (voire avion) et on se tourne plutôt vers les loisirs et le plaisir. Pourtant, pour Guillemette Faure, « la septemcrastination n’est jamais présentée comme un temps de vacances, mais comme une prise de recul. Elle permet d’éviter d’abandonner les projets ou d’avoir à trancher : c’est un espoir différé, l’équivalent de descendre des vieilles affaires à la cave ou dans une maison de campagne, plutôt que de décider tout de suite
« . Quant au mois de juin, il devient le sas de décompression, « c’est une réorientation énergétique
» pour ne pas avoir à prendre une décision « trop importante
» dans l’urgence. Toutefois, pour éviter l’embouteillage décisionnel au nouvel an de septembre, il vaut mieux essayer de régler quelques petites choses dès à présent pour que la rentrée ne démarre pas trop vite sur les chapeaux de roue !