En Suède, les espèces ne représentent plus que 8% des transactions contre 43% dans l’Hexagone.
Les paiements par carte bancaire ou par application sont désormais largement privilégiés.
Mais beaucoup de nos compatriotes associent encore l’argent liquide à une certaine liberté, a constaté le 20H de TF1.
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LE WE 20H
Et si le geste même de retirer des billets de banque à un distributeur n’était bientôt plus possible ? Supprimer l’argent liquide était un sujet au cœur de toutes les conversations ce matin, après la proposition du garde des Sceaux, selon qui ce serait un coup fatal porté au narcotrafic. « Je suis absolument contre le fait de nous empêcher de tirer de l’argent », affirme une dame dans le reportage de TF1 en tête de cet article, illustrant l’opinion majoritaire. 60 % des Français veulent conserver la possibilité de payer en cash, alors qu’elles représentent moins de la moitié de leurs transactions.
Contre les trafics : faut-il supprimer l’argent liquide ?Source : JT 20h WE
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Indépendamment de paiements éventuellement illicites, pour s’affranchir de la TVA ou de l’impôt, l’attachement à la monnaie physique relève aussi d’un souci d’indépendance. « C’est une inquiétude de me dire que les banques auraient la mainmise totale sur notre argent. Et de se dire qu’éventuellement, en cas de défaillance, on n’aurait pas la possibilité d’avoir accès à son argent », estime le client d’un café. « J’aime avoir mon indépendance, donc c’est de la liberté », abonde un autre.
Dans la boulangerie visitée par notre équipe, même pour payer leur baguette, les clients utilisent maintenant majoritairement la carte bancaire ou le portable. « Les gens payaient il y a 10 ans à 60-70% en espèces, aujourd’hui, on doit être à pas plu de 30% », explique le boulanger, Pierre Doutrebente, « les anciens ont de l’espèce, mais pas les jeunes ».
L’autre aspect important concerne la gestion de l’argent. Elle serait plus pratique, car plus visuelle, avec le liquide. Certains consommateurs se constituent même des enveloppes en fonction des postes de dépenses. « Gérer son argent, c’est aussi avoir un contact avec lui, avoir conscience de l’argent qu’on dépense », estime encore un des Français interrogés dans le reportage de TF1.
Un pays quasiment sans argent liquide, c’est déjà presque réalité chez certains de nos voisins européens, comme le Danemark et la Suède. Pratiquement tout se règle par carte bancaire, ou via des applications très répandues, qui facilitent les paiements entre particuliers. Seuls 8% des Suédois payent aujourd’hui leurs achats en espèces, selon une étude de 2023, et la part du PIB de l’argent en circulation est tombée à 1%, contre 11% dans la zone euro (à laquelle n’appartient pas la Suède).