En France, une trentaine de fournisseurs d’électricité se livrent une concurrence acharnée.
La baisse du tarif réglementé de vente de cette énergie, enregistrée en février, redistribue les cartes.
Les différences entre les contrats s’amenuisent.
Baisse de 15% environ. Depuis le 1er février, le tarif réglementé de vente d’électricité (TRVE) pour chaque kilowattheure s’élève à 0,2146 euro en heures pleines, 0,1696 en heures creuses et 0,2016 euro pour le tarif de base. Pour rappel, seul le distributeur historique EDF peut le proposer à ses clients (le fournisseur l’appelle le tarif bleu). La baisse des coûts d’approvisionnement de l’électricité justifie cette dévaluation. Quelque 24,5 millions de Français abonnés au TRVE en profitent. Environ quatre millions d’autres bénéficient auprès de la concurrence d’un contrat indexé sur les TRVE.
Les foyers restants disposent d’un contrat à prix bloqué pendant une période donnée. La facture de ces clients n’a pas baissé, au contraire : la taxe d’accise sur l’électricité et le tarif d’utilisation des réseaux électriques publics (Turpe) reviennent à leur niveau d’avant la crise énergétique de 2022. Mais en réalité, les fournisseurs alternatifs d’énergie proposaient depuis quelques mois des offres plus avantageuses de 30%, confirme le comparateur en ligne du médiateur de l’énergie. Les fournisseurs ont répercuté plus tôt la baisse du coût de l’électricité sur les marchés de gros. « Les souscripteurs d’offres à prix fixe ont réalisé des économies significatives, grâce à des remises très importantes ces derniers mois », souligne Maxime de La Raudière, directeur général délégué du comparateur Sélectra à nos confrères de Capital.
Un rééquilibrage, mais encore de bonnes affaires
Désormais, une forme d’équilibre s’opère entre ces contrats. Le différentiel entre offre marché et tarif réglementé revient à son écart historique compris « entre 5 et 10 % », estime le médiateur de l’énergie sur son comparateur en ligne. Au 20H de TF1, Franck Schniedt, directeur général gaz et électricité pour TotalEnergies, reconnaissait fin janvier qu’il dispose désormais de moins de marge de manœuvre : « La bataille existe depuis des mois et des années. Maintenant, la capacité d’offrir des remises sera plus limitée. La guerre sera encore plus importante. »
Il existe toujours des offres intéressantes. Le prix du KWH de l’offre tempo d’EDF, par exemple, s’affiche à 0,1288 en heures creuses et 0,1552 en heures pleines (les jours bleus), tandis qu’ils restent en dessous respectivement de cinq et quatre centimes pour chaque KWH pendant les jours blancs. Pour en avoir le cœur net, étudiez les tarifs proposés par les fournisseurs sur le comparateur du médiateur de l’énergie (nouvelle fenêtre). Rappelez-vous de la date anniversaire de votre contrat bloqué et restez attentif à ce que propose votre fournisseur. Assurez-vous qu’il n’augmente pas. Dans le cas contraire, gardez en tête que vous pouvez changer de fournisseur à tout moment.
Attention, le prix seul du KWH ne suffit pas pour comparer les contrats. Considérez également le prix de l’abonnement, le type d’offre (fixe ou indexée) et la période d’indexation ou encore la provenance de l’énergie (verte, nucléaire, etc.). Ne lésinez pas sur l’option tarifaire (base ou heure creuse/heure pleine) : elle peut se révéler vraiment intéressante si vous pouvez décaler une partie de votre consommation pendant les heures facturées moins cher. Prenez garde à certains fournisseurs qui sous-estiment votre consommation pendant les premiers mois ou qui disposent d’un mauvais service client (regardez le taux de litige les concernant).