Deux mois après la 52e édition, d’importantes turbulences continuent de secouer le Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême. En cause, un projet de fusion des deux entités qui chapeautent l’événement : l’association historique, propriétaire du festival, et 9e Art+, la société privée qui l’organise au titre d’une délégation. Le torchon brûle au pays des phylactères. Une grande majorité des acteurs et partenaires de l’événement – auteurs, éditeurs, collectivités territoriales – font front commun pour s’opposer à ce qu’ils considèrent être un « coup de force » de la part de Franck Bondoux, le patron de 9e Art+, et de Delphine Groux, la présidente de l’association FIBD.
L’affaire n’en est qu’à ses balbutiements et n’est pas totalement inédite au regard de l’histoire agitée d’un festival rompu aux crises internes et aux manifestations de défiance. Un palier semble néanmoins avoir été franchi depuis la parution dans L’Humanité Magazine, fin janvier, d’une longue enquête soulignant les dysfonctionnements de 9e Art+. Management toxique, opacité comptable, soupçons de népotisme, dérives mercantiles… A ces griefs s’est ajoutée l’« absence de protection » pointée par une salariée du festival, licenciée après avoir déposé une plainte pour un viol qu’elle aurait subi lors de l’édition 2024.
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