Ce devait être une semaine de fête pour le Stade de Reims. Des journées passées à savourer l’approche d’une finale de Coupe de France de football, sa première depuis 1977. Le club champenois a rendez-vous, samedi 24 mai, au Stade de France, avec le Paris Saint-Germain (PSG) et il s’imaginait pouvoir se consacrer pleinement à la préparation de cette échéance une fois la Ligue 1 terminée.
Las, en s’inclinant à Lille (2-1), samedi 17 mai, à l’occasion de la 34e et dernière journée du championnat, les Rémois ont conclu leur saison à la 16e place, avec un statut de barragiste qui a fortement alourdi l’ambiance. « Le scénario catastrophe », selon leur entraîneur, Samba Diawara. Pour se maintenir dans l’élite, le club va devoir se défaire du FC Metz, 3ᵉ de Ligue 2, lors d’un double affrontement dont le match aller, mercredi 21 mai, se tient au stade Saint-Symphorien, l’antre de son rival. Le retour, lui, se déroulera jeudi 29 mai, quelques jours seulement après la finale de la Coupe de France.
Le Stade de Reims tout entier s’est donc mobilisé pour réussir cet enchaînement périlleux, au terme duquel il pourrait tout perdre. Son président, Jean-Pierre Caillot, s’était engagé, en cas de qualification pour la finale de la Coupe de France, à rallier le Stade de France à vélo à partir de Reims. Deux journées de route, initialement prévues lundi et mardi en compagnie de plusieurs journalistes, qui ont finalement été annulées.
« Ce projet est naturellement mis entre parenthèses et sera reporté, le président souhaitant rester totalement investi auprès de son équipe. Quinze jours d’union sacrée s’ouvrent, portés par l’énergie et l’espoir de tout un club. Toutes les forces doivent être focalisées pour atteindre nos objectifs », a expliqué la formation champenoise dans un communiqué, lundi 19 mai, en évoquant les « trois finales » à venir.
Douloureuse relégation de 2016
La vraie, celle contre le PSG, sera moins capitale que les deux matchs de barrage, comme l’a précisé Samba Diawara, mardi, en conférence de presse : « Evidemment que jouer une finale de Coupe de France, ça compte. Mais ce qui compte le plus, à mes yeux et aux yeux du club, et ça doit être le cas pour eux [les joueurs] aussi, c’est de se maintenir en Ligue 1. Le match le plus important, c’est celui qui arrive, celui de mercredi. »
Présent sans discontinuer en première division depuis 2018, Reims espère surtout sauver sa place dans l’élite plutôt que de se qualifier en Ligue Europa – le club, qui n’a plus joué en Coupe d’Europe depuis 1963, validera son billet pour la compétition en cas de succès contre Paris. « Dans la vie, il y a des priorités. Et là, la priorité, c’est que le Stade de Reims reste en Ligue 1 », a confirmé Jordan Siebatcheu, attaquant formé au club et qui a connu la douloureuse relégation de 2016.
En cas de revers à Metz à l’issue de ce barrage aller, Samba Diawara pourrait être contraint d’aligner une équipe bis contre le PSG en finale de la Coupe de France, pour mieux préparer le retour face aux Grenats. Malgré une mauvaise dynamique, avec trois défaites d’affilée, l’entraîneur rémois ne s’est pas montré inquiet outre mesure : « La chance qu’on a avec un groupe aussi jeune, c’est qu’il tourne vite la page. On n’a pas eu besoin de leur rappeler l’importance de ce match contre Metz, parce qu’ils sont conscients qu’on n’a plus de parachute. »
« Hausser très largement notre niveau de jeu »
De son côté, le FC Metz souhaite profiter de la situation inédite dans laquelle se trouve son adversaire – jamais un barragiste n’avait été finaliste de la Coupe de France – pour retrouver la Ligue 1, un an après avoir été relégué. Mais avant son court succès en prébarrage contre Dunkerque (1-0), samedi 17 mai, le club mosellan restait sur une série d’une seule victoire en quatre rencontres. « Il faudra hausser très largement notre niveau de jeu dans ces deux matchs », a prévenu Stéphane Le Mignan.
D’autant que, selon l’entraîneur messin, interrogé mardi en conférence de presse, le format de ce double duel « est fait pour favoriser le club de Ligue 1, puisque le retour a lieu chez ce dernier ». Sur les six barrages de promotion qui se sont déroulés depuis leur apparition, lors de la saison 2016-2017, trois équipes de Ligue 2 sont parvenues à triompher de leurs adversaires. Le FC Metz, qui, en vingt-cinq ans, a déjà connu sept relégations en deuxième division, a été l’une de ces équipes battues de l’élite. C’était à la fin de la saison 2023-2024, lorsque les Grenats avaient été dominés par l’AS Saint-Etienne.