L’affaire avait éclaboussé la hiérarchie catholique. Condamné à cinq ans de prison ferme pour des agressions sexuelles sur mineurs commises entre 1971 et 1991, l’ancien prêtre Bernard Preynat, 79 ans, a été retrouvé mort dimanche 23 juin à son domicile de Saint-Etienne, a appris l’Agence France-Presse auprès du parquet de Lyon. Il avait été condamné en 2020 pour des agressions sexuelles commises sur de jeunes scouts du diocèse de Lyon, affaire à l’origine du scandale Barbarin.
Remis en liberté sous bracelet électronique « depuis quelques semaines », il a été trouvé sans vie dans sa salle de bains. Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte « même s’il n’y a rien de suspect sur son corps qui sera examiné par un médecin légiste d’ici quelques jours », a précisé le parquet, confirmant une information de BFM Lyon.
Six ans après les premières plaintes déposées en 2015 par d’anciens scouts abusés à l’époque par l’aumônier de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), sa condamnation en 2020 avait clos un long combat judiciaire qui a mis sur la sellette l’Eglise de France et son plus haut dignitaire, le cardinal Philippe Barbarin. Condamné en 2019 pour ses silences, M. Barbarin a depuis été relaxé en appel, mais a démissionné de ses fonctions d’archevêque de Lyon. M. Preynat s’était vu lui retirer sa qualité de prêtre par un tribunal ecclésiastique, soit la peine maximale prévue par le droit canonique, en juillet 2019.
A son procès en mars 2020, la procureure avait accusé l’ancien aumônier d’avoir « brisé » les vies des jeunes scouts et de s’être « servi du silence des parents et du silence de l’Eglise » pour multiplier ses abus. Un des avocats des parties civiles avait estimé le nombre d’agressions entre 3 000 et 4 000.
Maintenu en fonction par le diocèse de Lyon jusqu’à l’automne 2015 alors que ses agissements étaient connus depuis longtemps, Bernard Preynat avait demandé pardon aux neuf victimes venues témoigner de leurs souffrances. Beaucoup d’autres n’ont pu porter plainte du fait de la prescription.