En 1825, la France exigeait de son ancienne colonie une lourde indemnité afin de dédommager les anciens colons, en gage de la reconnaissance de son indépendance. L’essayiste et conférencière haïtienne Monique Clesca, ancienne fonctionnaire de l’Organisation des Nations unies et militante féministe, est la cofondatrice d’un collectif d’intellectuels haïtiens qui réclament la restitution de cette dette imposée. Elle est l’une des architectes du bureau de suivi de l’accord dit « de Montana », un document rédigé par plusieurs organisations de la société civile en 2021 prônant une solution démocratique à la crise politique dans laquelle est plongé le pays.
Quel regard portez-vous sur l’ordonnance de Charles X et le traité franco-haïtien de 1825 ?
Cette histoire me met en colère et me donne le sentiment d’une immense injustice. Il faut se rappeler que, vingt et un ans après avoir vaincu les troupes de Napoléon, Haïti était totalement isolé. L’Angleterre, qui possédait des colonies dans les îles voisines, les Etats-Unis, qui avaient des plantations esclavagistes, nous avaient mis au ban des nations. Nous avions besoin que notre indépendance soit reconnue par le reste du monde, donc il fallait négocier avec la France.
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