Les Biélorusses ont commencé ce dimanche à voter pour l’élection présidentielle.
Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 30 ans, est assuré d’être réélu.
Le président sortant, impitoyable envers ses opposants, est soutenu par son allié russe Vladimir Poutine.
Le résultat du scrutin ne fait aucun doute. Les Biélorusses ont commencé, ce dimanche 26 janvier, à voter pour l’élection présidentielle, destinée à réélire pour un septième mandat consécutif Alexandre Loukachenko. En l’absence de toute opposition tolérée, cet autocrate assumé âgé de 70 ans, au pouvoir depuis 1994, devrait être très largement réélu pour cinq ans de plus.
Derrière sa bonhommie de façade illustrée par son épaisse moustache en brosse et un langage au ton paternaliste se voulant populaire, Alexandre Loukachenko est impitoyable envers ses opposants. Il a justifié, en plus de trois décennies à la tête de Biélorussie, son surnom de « dernier dictateur d’Europe ». L’indéboulonnable autocrate, qui dirige d’une main de fer cette ex-république soviétique frontalière de l’Union européenne, de l’Ukraine et de la Russie, assume ne tolérer aucune opposition. « Je suis un dictateur, j’ai du mal à comprendre la démocratie », assurait-il devant un parterre de députés hilares, en janvier 2022.
L’UE dénonce une « nouvelle mascarade d’élection »
Au cours de son sixième mandat, Alexandre Loukachenko, paria en Occident et vassal du président russe, Vladimir Poutine, a complètement étouffé toute dissidence après des manifestations inédites l’ayant visé en 2020, se rapprochant depuis de Moscou, jusqu’à prêter à l’armée russe son territoire pour envahir l’Ukraine en 2022.
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a affirmé samedi qu’Alexandre Loukachenko « n’a aucune légitimité ». « Il se renommera lui-même dans une nouvelle mascarade d’élection. C’est un affront à la démocratie », a-t-elle ajouté sur le réseau social X (nouvelle fenêtre). Des députés du Parlement européen ont, eux aussi, appelé à ne pas en reconnaître les résultats, d’autant que le précédent scrutin, en 2020, avait été suivi de la répression sans merci d’un mouvement de contestation inédit, lorsque des dizaines de milliers de Biélorusses dénonçaient dans la rue une élection présidentielle truquée. Le dirigeant, dans son style martial habituel, a lui mis en garde ses opposants vendredi : « Nous ne répéterons jamais ce qui s’est passé en 2020 ! », quand son pouvoir avait vacillé.
Soutenu par le président russe, Alexandre Loukachenko, avait réussi à consolider son pouvoir à coups d’arrestations, de violences et de longues peines de prison visant opposants, journalistes, employés d’ONG et simples manifestants. Selon l’ONU, plus de 300.000 Biélorusses, sur une population de 9 millions, ont fui leur pays pour des raisons politiques, principalement vers la Pologne. Face à cette répression, les Occidentaux ont imposé de lourdes sanctions à la Biélorussie, conduisant Alexandre Loukachenko à accélérer son rapprochement avec le Kremlin et abandonnant ainsi son jeu d’équilibriste entre Moscou et l’Occident.