Sur un « mur à idées » en faveur de la biodiversité, Vanessa Sanchez a collé un bout de papier rose. « Protégeons et défendons les droits des animaux », a écrit cette étudiante de 22 ans. Comme des dizaines de milliers d’autres personnes depuis l’ouverture de la 16e conférence mondiale sur la biodiversité (COP16), le 21 octobre, elle est venue découvrir le vaste espace consacré à la société civile, appelé « zone verte » et installé en plein cœur de Cali, dans le sud-ouest de la Colombie. « Je suis très fière que ma ville organise la COP16, raconte-t-elle. Je suis connectée à la nature car je suis d’une famille d’agriculteurs, ils m’ont transmis cela. Sans biodiversité, nous ne pourrions pas vivre. »
La Colombie a d’ores et déjà rempli une partie de son pari : faire de la COP16 la « COP des gens » – l’un des slogans de ce rendez-vous. Vitrines présentant différents types d’écosystèmes, expositions en réalité virtuelle, stands pour mobiliser contre un projet d’exploitation minière ou vendre des produits artisanaux, mais aussi rassemblement de cyclistes, manifestation de représentants des peuples autochtones, concerts et conférences… La foule se presse dans le parc du centre-ville qui enjambe la rivière Cali.
A une dizaine de kilomètres au nord, la « zone bleue » fait également le plein : placée sous l’égide des Nations unies, elle réunit les délégations de quelque 200 pays. Du centre de conférences, celles-ci ont vue sur les collines qui entourent la ville. Plus de 20 000 personnes sont accréditées, ce qui fait de ce rendez-vous la « plus grande COP sur la biodiversité » jamais organisée.
Si la fréquentation atteint des records, les négociations ne connaissent, à ce stade, qu’un succès très limité. Deux ans après l’adoption de l’accord de Kunming-Montréal lors de la COP15, qui s’est tenue au Canada, l’enjeu est de s’assurer que les grands objectifs du cadre mondial seront bien mis en œuvre à l’échelle des Etats. Vendredi 25 octobre, la présidente de la COP et ministre colombienne de l’environnement, Susana Muhamad, se montrait positive. « Il y a eu des progrès importants dans les négociations, a-t-elle assuré. Le climat est très constructif. »
Blocages majeurs
Si certains sujets ont bien enregistré des avancées, des blocages majeurs persistent pourtant sur les dossiers clés. « Nous sommes à mi-chemin de la COP mais pas à mi-chemin des négociations, analyse Georgina Chandler, responsable des politiques et des campagnes de la Société zoologique de Londres. Cette première semaine a en quelque sorte été un échauffement. Les financements et le partage des bénéfices liés aux ressources génétiques sont les deux questions qui détermineront l’issue de la COP. »
Il vous reste 61.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.