- La jeune femme avait été tuée de huit balles lors d’une intrusion de la police chez elle en 2020.
- Sa mort fut un des déclencheurs du mouvement Black Lives Matter, avec celle de George Floyd.
- Le ministère de la Justice de Donald Trump avait requis un unique jour de prison contre le policier.
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Le second mandat de Donald Trump
Un ancien policier américain a été condamné ce lundi 21 juillet à 33 mois de prison pour son implication dans la mort d’une jeune femme noire en mars 2020, malgré les recommandations de clémence du ministère de la Justice de l’administration Trump. Le procureur avait requis la semaine dernière un unique jour de prison, déjà purgé, contre le policier blanc, Brett Hankison, reconnu coupable en novembre 2024 par un jury de Louisville (centre-est) d’avoir violé les droits civiques de Breonna Taylor, 26 ans.
Une réquisition minimale
La réquisition du ministère public avait été qualifiée par les avocats de la victime d’« insulte à la vie de Breonna Taylor et de trahison flagrante de la décision du jury »,
la juge Rebecca Grady Jennings l’avait estimée peu convaincante, lors du prononcé de la peine ce lundi. « M. Hankison est le seul policier condamné en lien avec la descente de police pendant laquelle Breonna a été tuée »
, a souligné sur X un des avocats de la victime, Ben Crump, en pointe dans les affaires de violences contre les minorités.
Les avocats de la victime ont ensuite salué une peine « supérieure à ce que le ministère de la Justice réclamait »
. « Nous respectons la décision du tribunal, mais nous continuerons à dénoncer l’incapacité du ministère de la Justice à défendre avec fermeté les droits de Breonna et ceux de toutes les femmes noires dont la vie est considérée comme superflue »
, ont-ils déclaré dans un communiqué.
Le ministère de la Justice recommandait une peine d’un seul jour de prison – déjà purgée par ce policier lors de son arrestation au début de la procédure – assortie de trois ans de liberté conditionnelle. Fait inhabituel, cette recommandation était signée, non pas du procureur en charge du dossier, mais de la ministre adjointe de la Justice, chargée des droits civiques, Harmeet Dhillon, une juriste conservatrice nommée par le président Donald Trump à ce poste stratégique.
Breonna Taylor, une technicienne de salle d’opération, avait été touchée par au moins huit balles par la police, dans son appartement de Louisville, dans le Kentucky, le 13 mars 2020. Les trois policiers y avaient fait irruption en pleine nuit, en défonçant la porte avec un bélier, dans le cadre d’une enquête pour trafic de stupéfiants visant son ancien petit ami. Son nouveau compagnon les avait pris pour des cambrioleurs et avait tiré un coup de feu avec une arme détenue légalement. Les policiers avaient riposté en tirant plus de trente coups de feu, touchant mortellement la jeune femme.
La mort de Breonna précède de deux mois celle de George Floyd, dont les images de la mort aux mains de la police de Minneapolis avaient fait le tour du monde. Si son cas est moins connu en France, le visage de Breonna Taylor est un des principaux symboles du mouvement « Black Lives Matter », né dans la foulée de la mort de Floyd. Les circonstances de sa mort ont notamment remis en question le principe du « no-knock warrant », un mandat qui permettait aux policiers de pénétrer dans un domicile sans s’annoncer.