- Selon les dernières observations publiées par l’Organisation météorologique mondiale, le trou dans la couche d’ozone en 2024 s’est encore rétréci.
- Une bonne nouvelle qui confirme la tendance observée ces dernières années.
- Et le symbole d’une coopération internationale réussie.
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Notre planète
La couche protectrice de la Terre est bien en train de guérir. Dans son bulletin publié mardi 16 septembre (nouvelle fenêtre), l’Organisation météorologique mondiale (OMM) confirme que le trou de la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique a été plus petit en 2024 que les années précédentes. L’état général de cette couche protectrice pour la planète a aussi affiché des niveaux encourageants.
Si ce phénomène est en partie dû à des facteurs atmosphériques qui entraînent des fluctuations, l’an dernier est tout de même venu confirmer une tendance observée depuis maintenant quelque temps. « En 2024, des valeurs élevées ont été observées pour les colonnes moyennes totales d’ozone par rapport à la moyenne géographique à long terme de 2003 à 2022 »,
détaille l’OMM.
Au-dessus de l’Arctique canadien, d’importantes anomalies positives (indiquant une bonne santé de la couche d’ozone) ont ainsi été mesurées. Seule une légère anomalie a été détectée dans une petite région de l’Antarctique et sur une ceinture proche de l’équateur. « Comparé aux années précédentes, l’ozone a été plus important sur la plupart du globe, avec peu d’anomalies négatives »,
salue l’étude publiée mardi.
Plusieurs facteurs expliquent cette bonne santé en 2024 et notamment la « variabilité inter-annuelle extrêmement importante,
détaille Didier Hauglustaine chercheur du CNRS au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE). La destruction de l’ozone dépend en particulier des phénomènes météorologiques, les oscillations interne au système comme El Niño [qui a marqué l’année 2024, NDLR], les éruptions volcaniques éventuelles ».
L’OMM, elle, pointe aussi l’activité solaire proche de son maximum durant l’année (nouvelle fenêtre), permettant de produire plus d’ozone dans les strates les plus hautes de la stratosphère.
Un « trou » en bonne voie
Concernant le fameux trou dans la couche d’Ozone, qui se forme chaque année depuis les années 80/85 en septembre au-dessus d’une région de l’Antarctique, il a été, l’an dernier, plus petit que la moyenne des années 1990-2020. « Cela a représenté tout de même plus de 40 fois la France en termes de superficie »
, précise Didier Hauglustaine. En revanche, pour cette année 2025, l’observatoire européen Copernicus pointe que le trou s’est développé plus tôt (nouvelle fenêtre) que l’an passé, sur une étendue d’environ 15 millions de km², soit plus qu’en 2024 à la même époque, mais sur les mêmes bases que sur les années 2020-2023.

Mais au-delà de ces conditions atmosphériques particulières, la couche d’ozone et son trou suivent une tendance positive depuis plusieurs années (nouvelle fenêtre), en grande partie grâce aux signatures de la Convention de Vienne et son protocole de Montréal, qui, en 1987, avaient reconnu l’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique comme un problème mondial et fourni un cadre à la mobilisation de la coopération internationale pour lutter contre ce problème.
Poursuivre les efforts
« Il y a quarante ans, les Nations se sont réunies pour prendre la première mesure visant à protéger la couche d’ozone, guidées par la science et unies dans l’action
, a salué dans un communiqué le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. La Convention de Vienne et son Protocole de Montréal sont devenus un jalon important du succès multilatéral. Aujourd’hui,
la couche d’ozone se régénère
(nouvelle fenêtre). Cette réussite nous rappelle que lorsque les nations tiennent compte des avertissements de la science, le progrès est possible ».
Le protocole de Montréal a permis de diminuer de 99% la production et la consommation de substances appauvrissant la couche d’ozone, utilisées notamment dans la réfrigération, la climatisation, les mousses anti-incendie et même les laques pour cheveux. Selon les dernières évaluations, si les efforts se poursuivent, la couche d’ozone pourrait retrouver, d’ici au milieu du siècle, son niveau des années 1980.
Une bonne nouvelle pour l’environnement et pour la santé puisque la protection offerte par la couche d’ozone permet – entre autres – de réduire considérablement les risques de cancer de la peau et les dommages aux écosystèmes dus à une exposition excessive aux rayons UV.