Beaucoup de centre-villes semblent sinistrés avec des commerces désespérément fermés.
Le concept « Ma boutique à l’essai » permet à des entrepreneurs de se lancer, notamment grâce à des loyers modérés.
Le 13H de TF1 a rencontré quelques-uns des quelque 300 bénéficiaires de ce dispositif.
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Le 13H
Les commerces que l’on voit dans le reportage du 13H ci-dessus sont fermés depuis longtemps. Les pancartes à louer sont déjà défraîchies, et personne ne se bouscule pour s’installer, alors qu’on est en plein centre piétonnier de Lille (Nord). C’est pour lutter contre ce phénomène qu’a été créée la Fédération Française des Boutiques à L’Essai, en 2013.
Dans le village de Lezennes, à une dizaine de minutes au sud-est de la capitale des Hauts-de-France, l’ancien bar-tabac est devenu l’échoppe d’un traiteur. Le principe de la « boutique à l’essai », c’est d’abord un loyer moins cher. « C’est une petite réduction de 100 euros par mois, ce qui est déjà énorme par rapport au loyer normal », apprécie au micro de TF1 Margaux Boidin, fondatrice de l’établissement. Elle paie 700 euros par mois au lieu des 800 prévus, et les habitants sont ravis de cette installation. « En dehors de cet endroit, il n’y a finalement qu’une grande surface avec des chaînes de restauration qui ne proposent pas la même qualité de nourriture », estime une cliente.
« Il n’arrivait pas à louer »
C’est un système vertueux qui implique aussi les propriétaires. Dans le cas de Lezennes, le commerce précédent avait fermé il y a plusieurs années, et le propriétaire ne touchait plus un sou de loyer. « C’était compliqué pour lui, donc il s’est rapproché de la mairie, qui s’est rapprochée de ce dispositif », explique Margaux Boidin, « il n’arrivait pas à louer, il ne trouvait personne ».
Autre avantage pour les nouveaux occupants, un bail de six mois, renouvelable une fois, au lieu des trois ans minimum prévus par la loi. Ce qui permet à ces nouveaux commerçants de se constituer tranquillement une clientèle.
C’est le cas avec cette autre boutique, dans la commune voisine de Marcq-en-Barœul, de rénovation et nettoyage de chaussures. Après un premier magasin à l’essai, Marine vient d’en ouvrir un second. Parmi les avantages, la jeune entrepreneuse souligne « des aides au niveau de la communication grâce à la ville, des avantages aussi sur les tarifs des assurances ».
Un système réservé aux primo-créateurs, qui s’est généralisé partout en France, depuis l’expérience pionnière en 2013 à Noyon (Oise). Une boutique est considérée à l’essai pendant un an. « Depuis 2013, nous avons lancé 210 boutiques sur tout le territoire métropolitain et outre-mer », explique Maxime Bréart, coordinateur national des Boutiques à l’essai. « Le taux de réussite à un an de test est à plus de 80% et à un peu plus de trois ans, on est aux alentours des 75% », affirme-t-il. Dans les centres-villes français, on compte 10% de commerces vides, un chiffre malheureusement en hausse chaque année.