Deux hommes, quatre ceintures, et une revanche aux allures de sommet. Samedi 19 juillet vers 22 h 45 heure locale (23 h 45 heure de France métropolitaine), dans la banlieue de Londres, l’Ukrainien Oleksandr Usyk, champion du monde des poids lourds (WBA, WBO, WBC), affronte une nouvelle fois le Britannique Daniel Dubois, tenant du titre de la ceinture IBF, lors d’un combat de boxe qui devrait rassembler près de 100 000 spectateurs au stade de Wembley.
Cette confrontation est le deuxième affrontement entre les deux hommes. En août 2023, à Wroclaw (Pologne), Oleksandr Usyk s’était imposé par arrêt de l’arbitre au neuvième round, dans un combat marqué par une controverse : un coup du Britannique, qui avait mis l’Ukrainien au sol au cinquième round, avait été jugé irrégulier. Une décision arbitrale encore contestée par le clan du Londonien.
A 27 ans, Daniel Dubois (1,96 m, 22 victoires, dont 21 avant la limite, deux défaites) aura l’occasion de prendre sa revanche devant son public. Depuis sa défaite, il a redressé la tête en s’imposant face à Anthony Joshua en septembre 2024, s’emparant au passage de la ceinture de la Fédération internationale de boxe (IBF), laissée vacante par Oleksandr Usyk. Entre-temps, l’Ukrainien est, lui, devenu le champion incontesté des lourds grâce à ses deux succès contre Tyson Fury, lors desquels il a récupéré les ceintures WBA, WBO et WBC.
« J’aurais dû gagner ce combat »
Le boxeur britannique affirme avoir profondément évolué depuis leur premier duel. « Je ne suis plus le même. J’aurais dû gagner ce combat, mais j’ai été privé de cette chance par l’arbitre. Cette fois, chez moi, je ne laisserai pas passer l’opportunité », affirmait-il en avril. « J’ai progressé. Je fais mieux les choses. Peut-être parce que je veux davantage cette victoire », a-t-il insisté, jeudi, en conférence de presse.
Face à lui, Oleksandr Usyk, 38 ans, 1,91 m, est toujours invaincu en 23 combats professionnels (14 avant la limite). L’Ukrainien compte également un impressionnant palmarès chez les amateurs : 335 victoires pour seulement 15 défaites et une médaille d’or aux Jeux olympiques de Londres en 2012.
Interrogé sur le handicap que pourrait constituer son âge, Usyk a voulu balayer les doutes, jeudi, à Wembley. « C’est votre opinion ? Peut-être. Moi, je ne me sens pas diminué, a-t-il répondu. J’ai du respect pour ce jeune homme. Il est motivé, mais je le suis aussi. Trente-huit ans, ce n’est pas vieux. Nous verrons samedi. »
« Je me bats pour les soldats qui protègent mon pays »
Surnommé « le chat » pour sa mobilité, Usyk dédie chacun de ses combats à l’armée ukrainienne. « Je me bats pour les soldats qui protègent mon pays », a-t-il rappelé, lui qui se rend régulièrement sur le front depuis l’invasion russe en 2022.
Pour devenir le premier Britannique champion du monde incontesté des lourds depuis Lennox Lewis en 1999, Dubois devra dépasser la supposée fragilité mentale que souligne son adversaire. Lors du traditionnel face-à-face d’avant match, le Britannique s’est montré plus réservé que son rival, mais il assure être prêt : « C’est un moment historique. Je suis à un autre niveau. Il faudra un vrai travail de démolition. J’ai faim. Je suis prêt. »
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Relancé, en fin de conférence de presse, sur un pari présumé de 500 000 dollars en faveur de l’Ukrainien placé par le boxeur mexicain Canelo Alvarez, champion IBF des super poids moyens, le Britannique s’est contenté de sourire : « Il va perdre son argent. »
