- Les juges de la Cour suprême brésilienne ont rendu leur décision ce jeudi soir.
- L’ancien président Jair Bolsonaro a été condamné à son procès pour tentative de coup d’État.
- À 70 ans, Jair Bolsonaro risque jusqu’à 43 ans de prison.
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Brésil : des partisans de Bolsonaro envahissent les lieux de pouvoir
L’ex-président brésilien est désormais fixé sur son sort. Jair Bolsonaro a été condamné ce jeudi 11 septembre à son procès pour tentative de coup d’État, pour avoir voulu empêcher le retour au pouvoir du président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Et ce, malgré les pressions du président américain Donald Trump en sa faveur. Ce dernier a qualifié cette condamnation de « très surprenante »
.
Le cinquième et dernier juge Cristiano Zanin, ancien avocat du président Lula, a estimé que l’ancien chef de l’État avait participé à une « organisation criminelle armée »
, ce qui porte le score final à quatre juges contre un en faveur d’une condamnation au sein de la Cour suprême du Brésil. La peine, pouvant dépasser 40 ans de prison, doit être fixée dans la foulée par les magistrats.
Jair Bolsonaro jugé avec plusieurs anciens ministres
Jair Bolsonaro, âgé de 70 ans, était accusé d’avoir été le chef d’une « organisation criminelle »
ayant conspiré pour assurer son « maintien autoritaire au pouvoir »
malgré sa défaite face à Lula lors de l’élection de 2022. « Ils appellent cela un procès alors que tout le monde connaissait le résultat avant même que cela commence »
, a réagi, plus tôt dans la soirée, sur le réseau social X, Flavio Bolsonaro. Le fils aîné de l’ex-président a fustigé une « suprême persécution »
. Inéligible jusqu’en 2030 et assigné à résidence à Brasilia depuis début août pour des soupçons d’entrave à son procès, Jair Bolsonaro n’était pas présent aux audiences, pour motif de santé selon sa défense.
Chamam de julgamento um processo que todos já sabiam o resultado antes mesmo de ele começar. Não pelo que viria a ser produzido nos autos, mas por quem iria julgar. A isso chamam de defesa da democracia. Não, isso é defesa da supremacia. SUPREMA PERSEGUIÇÃO QUEREM MATAR… — Flavio Bolsonaro (@FlavioBolsonaro) September 11, 2025
Jair Bolsonaro était jugé avec sept anciens proches collaborateurs, dont plusieurs ex-ministres et généraux. C’est la première fois qu’un ancien chef de l’État a dû répondre de telles accusations, dans un pays encore hanté par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985). En votant mardi pour la condamnation, le juge Flavio Dino, ex-ministre de la Justice de Lula, a saisi l’occasion pour affirmer que les infractions jugées « ne sont pas susceptibles d’amnistie »
. Un avertissement remarqué alors que le courant conservateur tente de faire approuver au Parlement une loi d’amnistie au bénéfice de son leader.
Avec déjà en tête de possibles recours contre une condamnation, le camp de l’ancien chef de l’État avait célébré mercredi le vote du troisième magistrat, Luiz Fux. Développant une démonstration de plus de onze heures, ce dernier a été le seul à voter pour la relaxe de Jair Bolsonaro. Il a démonté le dossier, dénoncé un manque de preuves et soutenu que le complot évoqué n’a jamais dépassé la « phase préparatoire »
. L’argumentaire a provoqué la colère de Lula, qui a déclaré jeudi sur le média local Band que « Bolsonaro a tenté de mener un coup d’État dans ce pays »
. « Il y a des dizaines, des centaines de preuves »
, a-t-il lancé.
Cette affaire est aussi à l’origine d’une crise sans précédent entre la première puissance d’Amérique latine et les États-Unis. Dénonçant une « chasse aux sorcières »
contre son allié d’extrême droite, Donald Trump a imposé une surtaxe punitive de 50% sur une part importante des exportations brésiliennes. Washington a également annulé les visas de plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne et infligé des sanctions financières à l’un d’entre eux, Alexandre de Moraes, rapporteur du procès Bolsonaro.