Chez Bruno Retailleau, l’ambition emprunte toujours le même chemin. Avant de se lancer, le ministre de l’intérieur a « besoin d’être poussé par d’autres », reconnaît un proche. Mercredi 12 février, l’ancien sénateur de Vendée a formalisé sa candidature à la présidence du parti Les Républicains (LR) dans une lettre envoyée aux militants. « La droite est de nouveau écoutée et c’est pourquoi demain, elle peut gagner, écrit-il dans ce document. J’en suis profondément convaincu. Mais nous devons d’abord, et sans tarder, donner une incarnation à notre mouvement, pour lui donner un nouvel élan », écrit-il ainsi.
A 64 ans, il aspire à devenir cette incarnation et assume de – très probablement – défier le président des députés LR, Laurent Wauquiez, lors d’un prochain congrès prévu au printemps. Son entourage le pressait de franchir le pas pour profiter de sa notoriété nouvelle acquise place Beauvau. Impossible de rater aussi les appels de phare dans ce sens de certains ténors de la droite, comme le président du Sénat, Gérard Larcher.
A l’automne 2024, l’offensive sur le parti n’était pas encore une option. Elle l’est devenue avec les semaines, la pression amicale de certains proches et favorisée aussi par une relation dégradée avec Laurent Wauquiez. « Bruno a toujours le même mouvement au départ, il dit être bien là où il se trouve et ne se projette pas sur le match d’après », avance son entourage et de prendre en exemple sa prise du conseil général de Vendée en 2010 (contre son mentor Philippe de Villiers) ou son élection surprise comme chef des sénateurs UMP (l’ancien nom de LR), quatre ans plus tard, face aux deux favoris, Roger Karoutchi et Gérard Longuet.
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