Le réflexe est pavlovien ou plutôt gaulliste. Quand il est question d’instaurer le scrutin proportionnel aux élections législatives, la droite se cabre. Mercredi 28 mai au matin, lors d’un bureau politique, les cadres du parti Les Républicains (LR) ont voté à l’unanimité un texte pour s’opposer à cette réforme souhaitée par le premier ministre, François Bayrou. « Les Républicains se lanceront de toutes leurs forces dans cette bataille », indique le communiqué de la formation.
Bruno Retailleau est peut-être un transfuge du villiérisme, mais le nouveau président de LR connaît son bréviaire gaulliste. « Avec l’instauration de la Ve République, le général a mis fin au régime des partis. La proportionnelle ferait beaucoup de mal à la Ve », a déclaré Bruno Retailleau à l’issue de son premier « BP » comme président de LR. Et de dénoncer un scrutin qui serait « le plus sûr moyen de pérenniser l’absence de majorité qui, aujourd’hui, bloque notre démocratie parlementaire ».
Le Vendéen a tout le week-end de l’Ascension pour réviser ses arguments. Dans le cadre de sa consultation des forces politiques sur le sujet, François Bayrou reçoit, lundi 2 juin à 17 heures, son ministre de l’intérieur, mais aussi les chefs des groupes LR au Sénat et à l’Assemblée nationale, Mathieu Darnaud et Laurent Wauquiez. Les Républicains connaissent la position du premier ministre, favorable à une proportionnelle intégrale par département, comme en 1986. A l’exception des législatives de cette année-là, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.
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