En annonçant avoir engagé, mercredi 30 avril, une procédure de dissolution visant le collectif Urgence Palestine, le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau s’attaque au fer de lance en France de la mobilisation en faveur du peuple palestinien depuis l’éclatement de la guerre contre Gaza, déclenchée par le massacre terroriste du Hamas le 7 octobre 2023.
Urgence Palestine, qui n’est pas une association et ne dispose donc pas de statuts, ni de représentants officiels ou de locaux, est un collectif né quelques jours après le début des représailles massives israéliennes contre la bande de Gaza. Il est porté par plusieurs personnalités indépendantes, dont les Palestiniens Omar Al-Soumi et Rami Chaath.
Ce collectif s’est illustré en organisant très tôt des manifestations de solidarité avec les Gazaouis. Dans un premier temps, pendant une durée de près d’un mois, elles ont été interdites avant de se voir autorisées, du moins à Paris, par le tribunal administratif puis par la préfecture. Urgence Palestine a essaimé en province, recrutant une nouvelle génération de militants propalestiniens, plus jeunes que les habituels soutiens de l’Association France Palestine (AFPS), plus marqués par un discours décolonial et plus radicale dans sa critique d’Israël. Outre les manifestations, Urgence Palestine a lancé plusieurs plaintes visant des militants ou des soldats franco-israéliens pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité.
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