Le ministère de la défense ukrainien secoué par un scandale entourant le système d’achat pour l’armée
Des différends au sein du ministère de la défense ukrainien entravent les achats et livraisons d’armements, rapportent des médias de ce pays. Le 24 janvier, le ministre de la défense, Roustem Oumerov, avait fustigé « des résultats insatisfaisants » concernant les envois d’armements à l’armée, qui recule depuis des mois face aux forces russes plus nombreuses et mieux équipées.
Le ministre avait également critiqué vivement, l’Agence d’acquisition d’armement, créée en mai 2022 pour optimiser les dépenses militaires et limiter le nombre d’intermédiaires ainsi que les risques de détournements de fonds. La cheffe de l’Agence, Maryna Bezrukova, a rejeté les accusations et dénoncé la « pression » du ministère de la défense. Plusieurs personnalités, dont des militants anticorruption, l’ont soutenue.
A la suite de ce conflit, « le système d’achat d’armes est quasiment paralysé » et les alliés occidentaux, dont le soutien militaire est crucial pour Kiev, « sont hébétés », rapporte le site d’information Ukraïnska Pravda. Ces tensions interviennent « au pire moment possible, en pleine saison de la conclusion de contrats d’armement » et ces « querelles risquent de laisser le pays sans défense », relève le média.
M. Oumerov avait demandé le limogeage de l’un de ses adjoints, Dmytro Klimenkov, une démission validée par le gouvernement ukrainien, a annoncé mardi un porte-parole, Taras Melnytchouk. Il a aussi déclaré que Mme Bezrukova ne serait pas reconduite à son poste, et a annoncé son remplacement au risque de créer un problème légal pour les achats d’armes.
« Ces six derniers mois, au lieu de livraisons en temps voulu de munitions à notre armée, nous avons vu des jeux politiques, des fuites de contrats », a affirmé Roustem Oumerov, dénonçant aussi des problèmes de confidentialité. « Malgré l’ampleur médiatisée des achats, nos défenseurs sur le front n’ont pas ressenti d’impact tangible », a-t-il poursuivi.