L’idée de supprimer un jour férié pour renflouer les caisses de l’État est un serpent de mer du côté de la classe politique.
La France en compte 11 dont 6 pour célébrer des fêtes chrétiennes.
Les partisans de la suppression d’un jour férié évoquent un gain potentiel de trois milliards d’euros pour la Sécurité sociale.
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Budget 2025 : la France doit trouver 60 milliards d’euros
Ce 11 novembre , vous en avez pleinement profité : un jour férié pour faire des emplettes ou prendre du bon temps avec vos proches. Un moment d’autant plus apprécié lorsqu’il intervient un vendredi ou un lundi. « Des week-ends allongés comme ça, on profite. En plus il fait beau, donc c’est impeccable« , sourit un badaud attablé à une terrasse, interrogé le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article.
Dans le contexte des finances publiques hexagonales dans le rouge, la suppression d’un jour férié revient comme un levier éventuel pour faire entrer de l’argent dans les caisses de l’État. Seriez-vous alors prêts à renoncer à l’un d’entre eux ? « Je ne veux pas sacrifier les jours fériés. Aucun ! », répond, catégorique, une passante.
L’expérience mitigée du lundi de Pentecôte
La France compte 11 jours fériés. Dans le détail, cinq concernent des commémorations civiles et six des fêtes religieuses chrétiennes comme la Toussaint ou Noël. Alors s’il fallait vraiment en choisir un, lequel faudrait-il supprimer ? « Pour moi, ce serait peut-être plus une commémoration », se hasarde une jeune active. Mais alors laquelle ? « S’il y en a un à ne pas supprimer, ce serait la fête du travail !« , tempère de son côté une autre jeune femme.
Vous l’aurez compris, la suppression d’un nouveau jour férié fait débat dans la rue comme dans la classe politique. Les partisans de cette mesure estiment qu’elle rapporterait environ 3 milliards d’euros par an dans les caisses de la Sécurité sociale grâce aux cotisations. Mais en pratique, le dispositif est difficile à mettre en œuvre, comme l’explique Claire Fournier, journaliste au service économie de TF1/LCI. « Ce n’est pas simple à mettre en place. On se souvient des polémiques qui avaient suivi l’instauration de la première journée de solidarité, si bien qu’elle avait été complètement détricotée. Aujourd’hui, ce n’est plus obligatoirement le lundi de Pentecôte. Ça peut aussi être fractionné sur l’année du moment que l’on fait 7 heures gratuitement pour cette journée de solidarité. C’est un bazar pour les entreprises. »
Avec ses 11 jours fériés, la France est dans la moyenne européenne. C’est l’Espagne qui en compte le plus avec 14 jours fériés et le Royaume-Uni qui en compte le moins avec huit journées. Est-ce que la suppression d’un nouveau jour férié sera inscrite dans le budget 2025 ? Le ministre délégué chargé du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin y est favorable tandis que le Premier ministre Michel Barnier est contre. Preuve s’il en est que l’épineux sujet est loin de faire consensus, au gouvernement comme ailleurs.