- Les lettres-plafonds allouant les plafonds de crédits aux ministères et dépenses publiques dans le budget 2026 sont en train d’être signées.
- Les dépenses de défense sont celles qui vont le plus augmenter, devant les prélèvements pour l’Union européenne et les engagements financiers de l’État pour rembourser la dette.
- Beaucoup de ministères verront en revanche leurs budgets diminuer.
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Le gouvernement Bayrou tente tant bien que mal de tenir le cap
Tout le monde devra participer à l’effort et se serrer la ceinture, avait dit François Bayrou le 15 juillet lors de la présentation de ses orientations pour le budget 2026. Pour réduire le déficit public à 4,6% en 2026, il faudra notamment maîtriser la dépense publique, a rappelé le gouvernement. « En 2026, par les mesures que nous présentons, le niveau de la dépense publique sera limité à 1722 milliards d’euros, correspondant à un effort de modération de la dépense de l’ordre de 30 milliards d’euros »
, lit-on dans un document du gouvernement (nouvelle fenêtre)publié en juillet ayant pour objet les plafonds de dépenses du projet de loi de finances pour 2026.
+6,7 milliards d’euros pour l’effort de défense
Mais tous les ministères ou postes de dépense publique ne seront pas concernés par ces économies. En effet, comme rappelé par Emmanuel Macron, la défense sera l’une des priorités de l’État l’année prochaine et les dépenses dans ce secteur augmenteront considérablement, pour accroître la stratégie nationale de réarmement et de développement de l’investissement militaire et pour tenir les engagements de la France vis-à-vis de l’UE et de l’Otan. « Le projet de loi de finances présentera ainsi une baisse de 1,1 milliard d’euros sur l’ensemble de la dépense des ministères, hors renforcement de l’effort de Défense »
, lit-on d’ailleurs dans le document. Les dépenses de défense seront en hausse de 6,7 milliards d’euros en 2026, pour s’élever à 57,1 milliards d’euros, contre 50,5 milliards d’euros dans le projet de loi de finances 2025.
Dans le tableau recensant les plafonds de crédits envisagés au sein du périmètre des dépenses de l’État, une autre ligne affiche +5,7 milliards d’euros, il s’agit de celle des prélèvements pour l’Union européenne (28,8 milliards d’euros contre 23,1 en 2025). Aussi, les engagements financiers de l’État, servant notamment à rembourser la dette, seront en augmentation de 3,4 milliards d’euros.
Qui gagne de l’argent, qui en perd ?
Parmi les ministères gagnant notons celui de l’Intérieur (+0,6 milliard, justifié par « la protection des Français »
, indique le document de l’exécutif), la mission « écologie, développement et mobilités durables » (+600 millions), celle intitulée « sécurités » (400 millions), et 200 millions supplémentaires iront aussi à la justice et à l’enseignement scolaire.
Quels ministères ou secteurs figurent parmi les perdants ? La mission intitulée « solidarité, insertion et égalité des chances » perd 1,7 milliard d’euros (28,6 milliards d’euros versus 30,3 il y a un an), la mission « travail, emploi et administration des ministères sociaux connaîtra une baisse de son budget d’1,3 milliard d’euros (29,1 milliards d’euros contre 30,5 milliards en 2025). Le gouvernement envisage également 900 millions d’euros de baisse pour la mission « cohésion des territoires », 700 millions de moins pour l' »aide publique au développement » et de 200 millions pour « agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales ».
La mission « sport » perdra de son côté 300 millions d’euros. La perte de moyens du ministère a suscité des critiques, notamment de la part de l’ancien président du comité d’organisation des Jeux de Paris Tony Estanguet, qui a estimé en marge du premier anniversaire des JO que la baisse envisagée du budget sport en 2026 était « un peu incompréhensible »
considérant que le sport était « un peu sacrifié »
. Auprès de TF1info, la ministre des Sports Marie Barsacq avait plaidé pour un budget satisfaisant pour son ministère, estimant qu’il était notamment nécessaire pour apporter une réponse au « mal-être des jeunes »
. « Les politiques sportives et de jeunesse sont des leviers majeurs pour une jeunesse en bonne santé et qui se projette positivement vers l’avenir. »