- Dans une interview au « Parisien » publiée ce vendredi, le Premier ministre écarte plusieurs demandes de la gauche pour bâtir son budget.
- « Aucun effort n’a été réalisé », a dénoncé sur TF1 le patron du Parti socialiste Olivier Faure en brandissant la menace d’une censure.
- LFI appelle toute la gauche à voter la motion de censure qu’elle devrait déposer la semaine prochaine.
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Il avait pourtant dit vouloir tendre la main aux socialistes pour ne pas être censuré. Mais ce vendredi soir, Sébastien Lecornu a-t-il réduit à néant les tentatives d’approches réalisées ces dernières semaines ? L’interview accordée par le Premier ministre au Parisien
reste en travers de la gorge de la gauche, en premier lieu des socialistes, qui par l’intermédiaire de leur Premier secrétaire Olivier Faure brandissent ce soir plus fermement la menace d’une censure. « Aucun effort n’a été réalisé »
, a regretté ce dernier sur TF1 ce 26 septembre.
« Sébastien Lecornu avait promis la ‘rupture’, il fait aujourd’hui le choix du ‘jusqu’au boutisme’. Cette obstination à refuser tout compromis, à vouloir mener la même politique, malgré le verdict des urnes, malgré son absence de majorité à l’Assemblée nationale, malgré la volonté de changement des Françaises et des Français est déraisonnable »
, écrit le Parti socialiste dans un communiqué envoyé dans la soirée. « Nous rencontrerons une dernière fois le Premier ministre la semaine prochaine à sa demande. Nous prendrons ensuite notre décision : sans changement majeur d’orientation, nous censurerons ce gouvernement. »
Pourquoi une telle colère ?
Comment Sébastien Lecornu a-t-il provoqué le courroux de la gauche ? En écartant dans les colonnes du Parisien
plusieurs revendications des syndicats et de la gauche pour bâtir son budget, comme le retour de l’impôt sur la fortune, supprimé depuis 2017, ou la taxe Zucman. Il confirme également que la suspension de la réforme des retraites n’est pas à l’ordre du jour. Cette option « ne règlerait aucun des problèmes »
que sont pour lui la situation des femmes et la pénibilité au travail, dit-il, et « personne ne veut d’un nouveau conclave sur les retraites »
qui s’était soldé par un échec.
« Le compte n’y est pas »,
a d’emblée réagi le numéro deux de la CFDT Yvan Ricordeau, qui prévoit avec les autres syndicats une nouvelle journée de mobilisation jeudi 2 octobre. Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a appelé le reste de la gauche à voter la motion de censure qui sera déposée par ses députés dès le début de la session parlementaire qui s’ouvre le 1er octobre. « Il est temps pour la gauche de l’hémicycle de rallier la censure insoumise »
, a-t-il écrit sur X.
Les nigauds sont servis : Lecornu fait du Macron. Ni plus ni moins. Au moins c’est franc. Il est temps pour la gauche de l’hémicycle de rallier la censure insoumise. — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 26, 2025
Le patronat satisfait
De son côté, le président du Medef (patronat) Patrick Martin s’est réjoui auprès de l’AFP de « la priorité »
que semble accorder le Premier ministre à la réduction des dépenses publiques. Alors que la dette publique a encore gonflé au deuxième trimestre à 115,6% du PIB, le chef du gouvernement dit viser désormais 4,7% de déficit, au lieu de 4,6%, un objectif qu’il juge néanmoins « pleinement compatible »
avec celui de 3% en 2029, qui reste inchangé.